Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le prix Nobel de chimie 2023 attribué à des spécialistes des boîtes quantiques

Moungi Bawendi, Louis Brus et Alexeï Ekimov ont contribué à mettre au point des nanocristaux employés dans certains écrans de télévision, dans l’optoélectronique ou encore en imagerie dans la biologie.

Par 

Publié le 04 octobre 2023 à 11h53, modifié le 05 octobre 2023 à 06h45

Temps de Lecture 3 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Le secrétaire permanent de l’Académie royale des sciences Hans Ellegren (au centre), annonce le prix Nobel de chimie 2023, à l’Académie royale des sciences, à Stockholm, le 4 octobre 2023.

Le comité Nobel a confirmé, mercredi 4 octobre, avoir attribué le prix Nobel de chimie à Moungi Bawendi (Massachusetts Institute of Technology, MIT, Etats-Unis), Louis Brus (Columbia University, Etats-Unis) et Alexeï Ekimov (Nanocrystals Technology Inc) pour le développement des boîtes quantiques, quantum dots en anglais. Les noms des lauréats avaient fuité dans la presse suédoise dans la matinée, à la suite d’une « bourde » du comité qui avait par erreur adressé un communiqué à certains médias suédois.

Les boîtes quantiques, découvertes au début des années 1980, ont depuis essaimé dans de nombreux secteurs industriels. Dans les écrans de télévision, elles permettent de passer de la lumière bleue des diodes à toute la gamme et améliorent en général la richesse colorimétrique. Elles servent aussi en optoélectronique – les caméras thermiques – comme détecteur de lumière infrarouge notamment, pour un coût plus faible que les techniques de la microélectronique.

En biologie, accrochées à des protéines ou à des marqueurs, elles aident à les repérer en petites quantités et très spécifiquement. « Ces quantum dots nous ont donné une ouverture fantastique pour la compréhension des phénomènes au sein des membranes, dans les cellules nerveuses par exemple, et les concepts qui sont sortis de ces observations ont été très féconds », souligne Antoine Triller (Institut de biologie de l’Ecole normale supérieure).

Une utilisation en biologie : Article réservé à nos abonnés Des "ampoules" microscopiques illuminent les cellules nerveuses

Certains rêvent aussi de se servir des boîtes quantiques comme futur processeur pour des ordinateurs quantiques. « Nous attendions depuis longtemps cette récompense. Elle met en avant les fondateurs d’un domaine toujours très actif », note Thomas Pons, physicien de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à l’ESPCI-Paris-PSL, qui étudie l’activité neuronale grâce à ces nanocristaux.

Après le prix Nobel de physique, le Nobel de chimie récompense encore en quelque sorte les électrons. Cette fois, les lauréats n’ont pas tenté de les photographier à l’attoseconde près malgré leur vitesse éclair autour des noyaux, mais ils les ont domestiqués et confinés dans des matériaux, afin de les utiliser pour faire jaillir à la demande diverses couleurs.

Composant de très petite taille

Leur point commun est d’avoir mis au point un composant de très petite taille, de quelques nanomètres, soit un milliardième de mètre. Dix mille fois moins que le diamètre d’un cheveu…

Ce composant, fait à l’origine de sulfate ou de séléniure de cadmium – mais qui peut aussi contenir du gallium, de l’indium, du phosphore, de l’arsenic… –, est comme un mini-cristal dans lequel les électrons sont piégés. Ce confinement leur donne leur caractère quantique. Alors que, dans le même matériau massif, ils pourraient se déplacer librement avec n’importe quelle énergie, là leur énergie est « quantifiée ». Elle ne peut pas prendre n’importe quelle valeur. Comme si, pour remonter un rocher sur une pente, on ne pouvait le pousser, mais seulement lui faire franchir des paliers plus ou moins hauts d’un seul coup. Les électrons ne sont plus libres, mais peuvent sauter d’un barreau d’échelle à un autre.

Il vous reste 39.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.