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Sécheresse hivernale : après 32 jours sans pluie, un record, « la France est en état d’alerte »

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, s’est inquiété, mercredi, du faible niveau des nappes phréatiques. Le pays n’a pas connu un tel manque de précipitations sur cette durée depuis le début des mesures de pluviométrie par Météo-France, en 1959.

Par  (avec AFP)

Publié le 22 février 2023 à 10h17, modifié le 22 février 2023 à 13h03

Temps de Lecture 1 min.

Le lac de Montbel (Ariège) partiellement asséché, le 21 février 2022.

« La France est en état d’alerte », a admis le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, mercredi 22 février sur Franceinfo, alors que la France métropolitaine n’a pas connu de véritables pluies depuis trente-deux jours, dépassant un record datant de 2020. C’est « du jamais-vu durant un hiver météorologique », depuis le début des mesures en 1959, selon Météo-France.

M. Béchu présidera, jeudi 23 février, un comité d’anticipation et de suivi hydrologique (CASH) – le premier de l’année. Une date aussi précoce est « inédite », mais celle-ci est indispensable « pour anticiper, pour éviter de se retrouver dans une situation catastrophique au mois de juillet », affirme-t-il. Ce comité sera suivi d’un point, lundi 27 février, avec l’ensemble des préfets afin de « prendre des mesures de restriction qui soient “soft”, dès le mois de mars, pour éviter de se retrouver dans des situations catastrophiques d’arbitrage » à l’approche de l’été. Plusieurs départements sont en alerte sécheresse, comme les Pyrénées-Orientales qui le sont depuis le mois de juin 2022.

Il n'y a pas eu de véritables pluies depuis le 21 janvier

Cumuls de précipitations quotidiens à l'échelle de la France depuis le 1er décembre 2022. Les jours sans pluie correspondent aux jours où ce cumul est inférieur à 1 mm.

Ce manque de précipitations compromet le rétablissement des nappes phréatiques, épuisées par la sécheresse historique de l’an dernier. « On a besoin d’un mois de mars qui soit particulièrement pluvieux », estime le ministre de la transition écologique, qui a rappelé que les nappes ont françaises « environ deux mois de retard de remplissage ».

Le passage mercredi d’une zone faiblement pluvieuse, arrivée par l’ouest du pays, ne permet pas d’être optimiste : « Le mois de février 2023 devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50 %, devenant ainsi l’un des mois de février les plus secs jamais enregistrés », a d’ores et déjà prévu Météo-France, qui rappelle que « depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie à l’exception de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022 ».

L’hiver 2023 fait partie des 10 hivers avec le moins de pluie depuis 1959

Cumuls de précipitations durant l'hiver météorologique (du 1er décembre au 28 ou 29 février) à l'échelle de la France depuis 1959. Les données 2023 de l'hiver 2023 ne sont pas encore complètes. La barre horizontale représente la normale de référence (1991-2020).

« Une culture de l’abondance »

Alors que le monde agricole s’inquiète d’éventuelles restrictions sur leurs possibilités de prélèvement d’eau, M. Béchu s’est voulu rassurant : « Il n’y a pas d’agriculture sans eau. (…) Ce serait très hypocrite d’empêcher les agriculteurs de produire si c’est pour importer des produits qui viennent de loin ». Le ministre a annoncé qu’un « grand plan eau » sera présenté dans « quelques jours ». Il précise souhaiter notamment qu’« on puisse davantage utiliser les eaux usées » et a dénoncé d’importantes fuites.

« Se préparer, c’est (…) sortir du déni », estime M. Béchu. Il a notamment rappelé que le réchauffement climatique « a commencé » et a annoncé réunir, jeudi 23 février, « l’ensemble des opérateurs du ministère (…) pour commencer à construire une trajectoire à + 4 °C » – une hausse bien supérieure à celle visée par l’accord de Paris (1,5 °C à 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels), mais qui pourrait être atteinte en 2100.

Il faut « se préparer au pire » et « regarder les conséquences que ça a sur les investissements, sur les normes, sur les sols, sur l’eau typiquement, parce que ce sera un des sujets cruciaux », affirme M. Béchu.

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