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Equateur : l’homme d’affaires Daniel Noboa élu président

Selon des résultats qui portent sur plus de 94 % des suffrages exprimés, cet héritier d’un empire de la banane l’emporte avec 52,3 % des voix. Son adversaire a reconnu sa défaite.

Le Monde avec AFP

Publié le 16 octobre 2023 à 03h57, modifié le 16 octobre 2023 à 07h53

Temps de Lecture 2 min.

Daniel Noboa, après la publication des premiers résultats de l’élection présidentielle en Equateur, à Olon, le 15 octobre 2023.

L’homme d’affaires Daniel Noboa a été élu, dimanche 15 octobre au soir, président de l’Equateur, devenant, à 35 ans, le plus jeune chef de l’Etat de l’histoire du pays, a annoncé le Conseil national électoral (CNE).

Les derniers résultats disponibles portent sur 94,03 % des suffrages exprimés et donnent M. Noboa vainqueur avec 52,3 % des voix. Son adversaire, la candidate socialiste Luisa Gonzalez, dauphine de l’ex-président Rafael Correa (2007-2017), recueillerait 47,7 % des votes. Elle a reconnu sa défaite et félicité son rival.

Avec « plus de 90 % des votes validés à l’échelle nationale, le CNE considère ces résultats comme irréversibles et l’Equateur a virtuellement élu Daniel Noboa comme président », a déclaré la présidente de cette instance, Diana Atamaint. Selon les derniers chiffres disponibles, M. Noboa, député de mai 2021 à mai 2023 avant de se présenter à l’élection présidentielle, cumule plus de 5 millions de votes contre près de 4,6 millions pour sa rivale. Le scrutin, annoncé ces derniers jours comme très serré par les sondages, s’est déroulé sans incident majeur, avec un taux de participation de plus de 82,33 %.

« Reconstruire un pays »

Dans son discours de victoire, Daniel Noboa a promis de « redonner la paix » au pays. Submergé par la violence du narcotrafic, l’Equateur connaît une crise politique depuis mai et la dissolution du Parlement, et a été placé sous état d’urgence pendant la campagne électorale à la suite de l’assassinat, en août, de l’un des principaux candidats, Fernando Villavicencio, un ex-journaliste qui portait un discours anticorruption.

« Demain, nous commencerons à travailler pour ce nouvel Equateur (…) pour reconstruire un pays qui a été gravement touché par la violence, la corruption et la haine », a déclaré M. Noboa. « A partir de demain, l’espoir commence à travailler », a-t-il promis, remerciant « toutes les personnes qui ont fait partie d’un projet politique nouveau, jeune, improbable, dont l’objectif était de redonner le sourire au pays ».

La « militarisation » pour projet politique

Souriant mais d’abord réservé, Daniel Noboa a promis d’avoir « une main ferme » contre les groupes criminels. Il propose pour cela la « militarisation des ports et des frontières, de protéger les voies stratégiques d’exportation et de commerce » ou encore de développer la « vigilance citoyenne ».

Autres grands projets sécuritaires : créer une agence du renseignement national qui chapeautera tous les organes de renseignement, y compris l’administration pénitentiaire (SNAI), service public qui fait figure de « désastre total » selon lui, alors que les prisons du pays sont le théâtre de massacres récurrents entre détenus de gangs rivaux.

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés L’Equateur submergé par la violence du narcotrafic

L’homme se dit de « centre gauche », mais ce néolibéral incarne l’élite politique équatorienne issue du monde de l’entreprise privée et proche de la droite. Son programme de 76 pages contient quatre volets – « social, économique, institutionnel et environnemental » – et se fonde sur une « stratégie intégrale » pour s’attaquer « aux causes profondes de la faible croissance économique et les niveaux élevés de criminalité », deux défis liés selon lui.

Il n’aura que bien peu de temps pour tenir ses promesses : il gouvernera jusqu’au début 2025, terme du mandat du président conservateur sortant Guillermo Lasso, qui avait choisi d’appeler à des élections anticipées pour éviter sa destitution en raison d’accusations de corruption. M. Noboa aura aussi fort à faire pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, particulièrement fragmentée, où il ne dispose que de 13 députés, contre 48 pour le parti corréiste, sur un total de 137 sièges.

Fils de l’homme le plus fortuné du pays

A mesure que les résultats étaient publiés au cours de la soirée de dimanche, des concerts de klaxons ont pu être entendus dans la capitale. Le nouveau président élu est le fils de l’homme d’affaires Alvaro Noboa, qui contrôle le commerce de la banane dans le pays et qui est considéré comme la plus grande fortune nationale. L’homme s’était présenté en vain cinq fois à la présidentielle, notamment contre Rafael Correa en 2006.

Divorcé et remarié à une influenceuse en nutrition, Daniel Noboa est père de deux enfants. Il a étudié dans les meilleures universités américaines et a créé à 18 ans sa première entreprise dans l’événementiel, avant d’intégrer l’empire familial, la Noboa Corporation, en tant que directeur des affaires commerciales et maritimes puis de se lancer en politique.

Le Monde avec AFP

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