SONDAGE. Douches, sous-vêtements… les Français sont-ils les plus sales d'Europe ?
Le cliché sur la propreté discutable des Français a la peau dure. Une enquête de l'Ifop réalisée auprès de publics européens montre pourtant que nous sommes loin d'être les pires élèves en matière d'hygiène. Décryptage.
De Pépé le putois aux rois de France, le stéréotype du Français sale et crasseux a la peau dure. Selon une enquête Ifop que nous révélons ce mardi, l'hygiène des Français est pourtant loin d'être pire que celle de nos voisins européens. On vous explique.
Sur la fréquence des douches quotidiennes, 76 % des Français procèdent à une toilette complète "au moins une fois par jour". À l’inverse, d'après l'étude, à peine plus d’un(e) Italien(e) sur deux se lave quotidiennement en 2022 (53%).
"Toilette partielle"
Attention cependant, ce faible taux de toilette quotidienne chez nos voisins transalpins n'est pas symptomatique d'une mauvaise hygiène, mais relève plutôt "d'une pratique plus large de la toilette 'partielle', et, dans une moindre mesure, d'un recours moins fréquent au bain", analyse François Kraus, directeur du pôle politique de l'Ifop.
Dans le détail, il apparaît que les Françaises sont plus propres que leurs homologues masculins, puisqu'elles sont 80 % à se laver quotidiennement en 2022, contre 73 % pour les hommes. Et cette pratique n'a fait qu'augmenter avec les années : en 1951, le magazine Elle créait la polémique en mettant en évidence que 48 % des Françaises reconnaissaient ne pas se laver quotidiennement.
Fracture générationnelle
Mais si les Français se montrent plutôt exemplaires sur les douches, ils le sont en revanche beaucoup moins sur leur hygiène vestimentaire. C'est en effet dans l'hexagone que le changement régulier de sous-vêtements est le moins répandu. 73 % des hommes français admettent ainsi en changer régulièrement, contre 82 % en Espagne, 77 % en Allemagne, 77 % en Italie et 75 % au Royaume-Uni.
À ce sujet, l'enquête de l'Ifop pointe une fracture générationnelle nette, avec des seniors "qui apparaissent de loin comme les moins rigoureux en matière de changement de sous-vêtements" : 39 % des Européens de plus de 70 ans ne changent pas de caleçons tous les jours, soit deux fois plus que le taux mesuré chez les jeunes de moins de 25 ans (20 %).
L'hygiène à l'épreuve des confinements
"Le repli social lié au confinement s’est accompagné – notamment chez les personnes isolées – d’une dégradation relative de l’hygiène corporelle et vestimentaire, confirmant l’hypothèse selon laquelle la gestion de son niveau de propreté reste déterminée par la prise en compte du regard d'autrui sur son apparence corporelle", constatent les auteurs de l'étude. Il apparaît en effet que les confinements ont impacté l'hygiène des Français : en avril 2020, 61 % des hommes déclaraient se laver quotidiennement, contre 71 % deux mois plus tôt. Idem chez les femmes, avec une baisse de 7 points en deux mois (74 % pendant le confinement, contre 81 % pré-Covid).
Pour autant, ce relâchement de l'hygiène corporelle n'a été que passager, la fréquence de lavage retrouvant en 2022 le niveau qui était le sien avant la crise, autant chez les hommes que chez les femmes.
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