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La Corée du Nord tire un missile capable d’atteindre les Etats-Unis

Le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont condamné le tir, qui avait été précédé par le lancement d’un missile à courte portée. Washington a averti Pyongyang que « toute attaque nucléaire » entraînerait la fin du régime de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen.

Le Monde avec AFP

Publié le 18 décembre 2023 à 06h01, modifié le 18 décembre 2023 à 08h25

Temps de Lecture 3 min.

Des passants regardent un programme d’informations sud-coréen diffusant une image du lancement d’un missile nord-coréen, sur un écran à la gare de Séoul, le 18 décembre 2023.

La Corée du Nord a tiré, lundi 18 décembre, un missile balistique de longue portée potentiellement capable de frapper les Etats-Unis, ont annoncé Séoul et Tokyo, quelques heures seulement après un autre lancement, tard dans la nuit, d’un missile à courte portée.

Ces deux tirs succussifs surviennent quelques jours après des mises en garde de Séoul et Washington, qui ont averti Pyongyang que « toute attaque nucléaire » contre les Etats-Unis ou leurs alliés entraînerait la fin du régime de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen.

L’armée sud-coréenne a annoncé avoir détecté le lancement d’un missile balistique à longue portée lancé lundi de la région de Pyongyang, estimant qu’il avait parcouru 1 000 km avant de s’abîmer dans la mer du Japon. Le Japon a, lui, déclaré qu’il s’agissait probablement d’un missile de classe ICBM. Ce type de projectile « pourrait avoir la capacité de voler plus de 15 000 km, et dans ce cas tout le territoire des Etats-Unis serait à sa portée », selon le vice-ministre parlementaire de la défense, Shingo Miyake.

Son vol a duré une heure treize minutes, atteignant une altitude maximale de plus de 6 000 km. Et vers 9 h 37 heure japonaise, (1 h 37, heure à Paris) le missile est tombé en mer en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, à 250 km au nord-ouest de la petite île d’Okushiri, qui est voisine de celle d’Hokkaido (nord du pays), a précisé M. Miyake.

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« Grave menace »

Le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont condamné le tir. « Ces lancements, comme les autres tirs de missiles balistiques effectués par Pyongyang cette année, constituent une violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse.

Séoul « condamne fermement » son voisin du Nord, qui « fait peser une grave menace sur la paix et la sécurité de la péninsule coréenne et de la communauté internationale » avec ce lancement, insiste la présidence sud-coréenne dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion d’urgence du conseil national de sécurité.

La Corée du Nord avait déjà procédé cette année à quatre essais d’ICBM, dont le dernier, un Hwasong-18, remontait à juillet. Ce missile à combustible solide, déjà testé en avril, a la particularité d’être plus facile à transporter et plus rapide à lancer que les versions à combustible liquide.

Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a affiché lundi son soutien au régime de Pyongyang. « Face aux turbulences au niveau international, la Chine et la [Corée du Nord] se sont toujours fermement soutenues et fait confiance l’une et l’autre », a affirmé M. Wang lors d’une rencontre à Pékin avec le vice-ministre des affaires étrangères nord-coréen, Pak Myong-ho, selon un compte rendu de la diplomatie chinoise.

« Riposte préventive et mortelle »

Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont participé vendredi à la deuxième session du Groupe consultatif nucléaire, à Washington, axée sur la dissuasion nucléaire en cas de conflit avec le Nord. C’est à cette occasion que la Maison Blanche a averti que toute attaque nucléaire de Pyongyang mettrait fin au régime de Kim Jong-un.

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Dimanche, un porte-parole du ministère de la défense nord-coréen a dénoncé un projet des alliés d’ajouter l’an prochain un exercice nucléaire à leurs exercices militaires conjoints annuels.

« Il s’agit d’une déclaration ouverte sur la confrontation nucléaire visant à faire de l’utilisation d’armes nucléaires contre la [Corée du Nord] un fait accompli », a déclaré le ministère dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. « Toute tentative d’utilisation des forces armées contre la RPDC fera l’objet d’une riposte préventive et mortelle », ajoute le communiqué, faisant référence à la République populaire démocratique de Corée, nom officiel de la Corée du Nord.

Le lancement du missile à courte portée de dimanche a eu lieu alors que Pyongyang fêtait l’anniversaire de la mort du père et prédécesseur du dirigeant Kim Jong-un, Kim Jong-il, mort le 17 décembre 2011.

La Corée du Nord s’est déclarée l’année dernière puissance nucléaire « irréversible » et a annoncé à plusieurs reprises qu’elle n’abandonnerait jamais son programme nucléaire, que le régime considère comme essentiel à sa survie. En novembre, la Corée du Nord a réussi à placer en orbite son premier satellite espion, Malligyong-1, après deux échecs, en mai et en août.

Les Occidentaux, le Japon et la Corée du Sud ont dénoncé ce lancement, tout comme le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, jugeant que l’utilisation de technologies de missiles balistiques violait les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le Monde avec AFP

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