Le Premier ministre britannique Rishi Sunak au deuxième jour du sommet mondial sur les risques de l'intelligence artificielle (IA), le 2 novembre 2023 à Bletchley Park, au Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak au deuxième jour du sommet mondial sur les risques de l'intelligence artificielle (IA), le 2 novembre 2023 à Bletchley Park, au Royaume-Uni.

afp.com/JUSTIN TALLIS

Le premier sommet mondial de l’intelligence artificielle (IA) s’est achevé ce jeudi 2 novembre, près de Londres, à Bletchley Park (Angleterre). Une centaine d’experts, chefs d’entreprise et dirigeants politiques triés sur le volet comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la vice-présidente américaine Kamala Harris ou encore la Première ministre italienne Giorgia Meloni, se sont penchés pendant deux jours sur les dangers suscités par les progrès exponentiels de l’IA. L’objectif était de convenir d’une action commune pour dresser des barrières afin d’éviter toute dérive de la technologie. Voici ce qu’il faut en retenir.

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Signature d’un accord et "responsabilité partagée"

Dès le début de la rencontre, mercredi, les principales puissances mondiales comme la Chine, les États-Unis et l’UE "se sont entendues sur une responsabilité partagée" face aux risques de l’IA, signant la déclaration "historique" de Bletchley, s’est félicité le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Ce dernier a ensuite annoncé le principal succès de cette réunion, un accord entre gouvernements et entreprises pour "travailler ensemble sur la sécurité des nouveaux modèles d’IA avant leur lancement".

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"Pour l’instant, ceux qui testent les modèles d’IA sont les entreprises qui les développent", a expliqué le Premier ministre britannique. Et de préciser : "J’ai pris en ce sens la décision, avec la vice-présidente américaine Kamala Harris, d’établir des instituts de sécurité IA, en coopération avec nos deux gouvernements".

Premier rapport sur l'"état de la science"

Les participants se sont en outre accordés pour confier au chercheur canadien Yoshua Bengio, figure du secteur et lauréat du prix Turing en 2019, le premier rapport sur "l’état de la science". Celui-ci devra effectuer une évaluation scientifique des recherches existantes et des risques et possibilités de l’IA, puis fixer les priorités pour éclairer de futurs travaux sur la sécurité de cette technologie de pointe.

Réponse "unie" et "globale"

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a quant à lui appelé à une réponse "unie, durable et globale" face aux risques liés à l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle. Lors d’un sommet, il a estimé que "les principes de gouvernance de l’IA devraient être fondés sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits humains".

Échange entre Elon Musk et Rishi Sunak

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Au cours d’une conversation avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak en marge du premier sommet mondial sur l’IA, Elon Musk a prédit que l’avenir de l’IA serait une "ère d’abondance", avec un "revenu universel élevé" plutôt qu’un revenu de base universel, mais averti que des "robots humanoïdes" pourraient chasser les humains.

Il a estimé qu’il arriverait un moment où "aucun travail n’est nécessaire". Les emplois à la place seraient seulement pour ceux qui en voudraient un pour "satisfaction personnelle", a-t-il ajouté. L’IA est comme "un génie magique" qui réalise tous vos souhaits, a encore déclaré Elon Musk, tout en rappelant que ces contes de fées se terminent rarement bien. "L’un des défis futurs est de savoir comment trouver un sens à la vie".

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Prochain sommet en France

Lors du sommet, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a appelé mercredi l’Union européenne à "innover" avant de réguler le développement de l’intelligence artificielle (IA). Face aux géants que sont les Etats-Unis ou la Chine, "si l’Union européenne veut rester dans la course de l’intelligence artificielle au XXIe siècle, tous les pays européens doivent mettre en commun leurs forces, leurs compétences, leurs technologies, et investir plus largement et plus rapidement", a-t-il affirmé devant la presse.

La France accueillera la prochaine édition de ce sommet sur la sécurité de l’intelligence artificielle à Paris, après une édition virtuelle dans six mois en Corée du Sud. D’ici là, "nous devons nous concentrer sur les risques à court terme, comme la désinformation", l’impact de l’IA sur l’emploi, et la concentration de la technologie entre les mains d’une poignée d’acteurs privés, a expliqué Bruno Le Maire, car "cela n’est pas compatible avec les intérêts des citoyens et des Etats".

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