C’est, comme souvent, sur Instagram que la popstar s’est exprimée. Après la sortie de son livre, La Femme en moi, en octobre dernier, Britney Spears a une nouvelle fois créé l’évènement. En effet, elle a assuré que toutes les rumeurs à son sujet étaient infondées, s’attaquant notamment à celles qui voudraient que la princesse de la pop fasse son grand retour dans l’industrie musicale : “Juste pour que ce soit clair, la plupart des nouvelles sont des conneries !!! Ils n'arrêtent pas de dire que je m’approche de certaines personnes pour faire un nouvel album... Je ne reviendrai jamais dans l'industrie de la musique !!! Quand j'écris, j'écris pour le plaisir ou j'écris pour d'autres personnes !!! Pour ceux qui ont lu mon livre, il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas sur moi... J'ai écrit plus de 20 chansons pour d'autres personnes au cours des deux dernières années !!! Je suis un prêtre-plume et j'aime vraiment ça !!! Les gens disent aussi que MON LIVRE A ÉTÉ PUBLIÉ SANS MON ACCORD et c'est loin d'être vrai... Avez-vous lu les nouvelles ces derniers jours ??? Je suis tellement aimée et bénie !!!” peut-on lire en légende d’un tableau du peintre italien Guido Reni, Salomé avec la tête du Baptiste (1638-1639 environ). Comme la figuration d’une Britney ayant tranché la tête de ses détracteurs ?
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Britney Spears : sorcière des temps modernes
L’annonce de la publication des mémoires de Britney Spears avait causé un émoi international. Il s’agit en effet de la première fois que la popstar prend publiquement la parole sur son passé, rythmé par une mise sous tutelle abusive par son père, de multiples cures de désintoxication forcées, la perte de la garde de ses deux fils, menant à une nette désillusion du star-system. La lecture de La Femme en moi est choquante, en ce qu’elle amène à se demander comment la vie de la jeune femme a ainsi pu être contrôlée. Dans certains passages, Britney Spears déplore la liberté et la glorification de Christina Aguilera et Justin Timberlake, avec qui elle partageait pourtant le même parcours, dont des débuts au sein de l’écurie Disney. Au cœur des années 2000, alors que les deux stars sont adoubées par le monde entier, la chanteuse vit ce que d’aucuns appellent une descente aux enfers, répudiée par une société patriarcale qui condamne celles qui ne se conforment pas à ses attentes.
Perçu par certains médias comme un véritable manifeste féministe, La Femme en moi l’est sans aucun doute, tant il permet à Britney Spears d’étudier son passé avec un nouveau regard, plus mature. Pour la première fois, elle s’exprime sur sa propre image, celle forgée par son label, Sony Music : “J'ai commencé à remarquer de plus en plus d'hommes d'un certain âge dans le public. Ça me mettait mal à l'aise de les voir me reluquer comme si j'étais une sorte de Lolita pour vieux pervers” écrit-elle. Coincée entre son image de jeune ingénue et celle de poupée sexualisée, elle est l’une des premières victimes de ce que l’on appelle plus tard le “slut-shaming” (que l’on pourrait traduire par “l’intimidation des salopes” et qui regroupe un ensemble d'attitudes individuelles ou collectives, agressives envers les femmes dont le comportement sexuel est jugé hors-norme). C’est notamment le cas lorsque Justin Timberlake, son ex-petit-ami, dévoile au monde entier qu’ils avaient bel et bien des rapports sexuels pendant leur relation. Une révélation choc, qui fait écrire à la popstar : “À quel moment avais-je promis d'avoir dix-sept ans toute ma vie ?”.
Ces dernières années, le documentaire musical est devenu le meilleur moyen de faire sa propre promotion. Vogue sélectionne ses favoris.
2024 : une nouvelle ère pour Britney Spears
Depuis l’annulation de sa mise sous tutelle en novembre 2021, Britney Spears est bel et bien revenue dans l’industrie musicale. D’abord avec “Hold Me Closer”, une collaboration avec Elton John qui mêle des éléments des morceaux “Tiny Dancer” et “The One” de John, sorti en 1972. En 2023, elle s’allie à nouveau avec Will.i.am, avec qui elle avait collaboré sur le tube “Scream & Shout”, pour la chanson “Mind Your Business”. La pochette du single affiche une photo de l’artiste datée de 2003, laissant le public et les médias s’interroger sur l’implication réelle de la chanteuse.
En réalité, Britney Spears semble en avoir terminé depuis longtemps avec l’industrie musicale. La lecture de son livre est sans équivoque : la popstar s’est trouvée bien trop abîmée par le star-system pour continuer de se prêter au jeu : “Ce n'est pas une vie d'avoir un pied dans la fiction et l'autre dans la réalité. À la longue, on ne sait plus qui est quoi”. Ainsi, alors que les médias s’emballent au sujet d’un potentiel nouvel album, elle n’hésite pas à s’emparer de son compte Instagram pour démentir les rumeurs. Inspirée par des artistes comme Madonna, qui ne se laissent pas faire par leur entourage, ni par personne, elle semble avoir repris le contrôle de sa vie, comme elle l’écrit dans son livre : “Lorsqu'on cesse de se voir comme quelqu'un qui n'existe que pour faire le bonheur des autres et qu'on reconnaît qu'on a des droits, ça change tout”.
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