Accéder au contenu principal

France: grève et manifestations des psychiatres hospitaliers contre le «délabrement» du secteur

Les soignants des hôpitaux psychiatriques publics sont en grève ce mardi 29 novembre et manifesteront à Paris devant le ministère de la Santé. Manque de médecins, d'infirmières, de lits et souffrance accrue des malades et de leurs proches depuis la crise du Covid-19. Quatre syndicats de soignants dénoncent le délabrement de la psychiatrie publique en France.

Les psychiatres hospitaliers français sont invités à se mobiliser mardi 29 novembre contre l'abandon de ce secteur public par l'État (image d'illustration).
Les psychiatres hospitaliers français sont invités à se mobiliser mardi 29 novembre contre l'abandon de ce secteur public par l'État (image d'illustration). AFP - CHRISTOPHE SIMON
Publicité

Quatre organisations appellent les psychiatres hospitaliers à la grève et à des manifestations mardi, notamment à 11h à Paris, devant le ministère de la Santé. Des rassemblements sont annoncés dans d'autres villes de France, devant les agences régionales de santé (ARS) ou des hôpitaux.

Les syndicats dénoncent un « abandon de la psychiatrie publique » qui « se caractérise au quotidien par le manque criant de lits d'hospitalisation complète et des fermetures régulières de centres médico-psychologiques (CMP) ». Une situation liée à la pénurie d'effectifs de médecins et d'infirmiers, qui « touche aujourd'hui cinq établissements hospitaliers sur six », selon un communiqué intersyndical.

« On arrive à des situations complètement folles »

Delphine Glachant, psychiatre, membre du collectif Printemps de la psychiatrie et présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie, explique que les malades ne peuvent plus être pris en charge correctement, elle s'appuie sur un exemple. « Concrètement un patient qui est emmené aux urgences parce qu'il est en état de crise et qu'il a besoin d'une hospitalisation, comme il n'y a plus de place dans les hôpitaux psychiatriques dans les services, il est obligé d'attendre des heures et des heures aux urgences, parfois plusieurs jours, témoigne-t-elle. Tout ça fait monter la pression, ça amène à des situations extrêmement difficiles où il faut à la fois calmer le patient avec une injection, parfois le mettre sous contention, le mettre en isolement. On arrive à des situations complètement folles et donc des gens qui attendent jusqu'à plusieurs jours aux urgences d'avoir une place dans un hôpital psychiatrique. Et évidemment pour faire rentrer quelqu'un, on est obligés de faire sortir quelqu'un d'autre un peu précipitamment. C'est une situation d'extrême banalité maintenant, il y a des lits qui ferment à cause du manque d'effectifs et on n'est plus en mesure d'accueillir des personnes qui en ont besoin. »

Quatorze mois après sa présentation, le plan annoncé par Emmanuel Macron à l'issue d'assises de la psychiatrie, avec à la clé la création de 800 postes dans les CMP, est jugé insuffisant par la profession. 

(avec AFP)

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.