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Dernier jour de grève à la SNCF, avant un nouveau mouvement des aiguilleurs le week-end prochain?

La grève des contrôleurs doit s'achever ce lundi, à 8 heures. Avant un possible nouveau mouvement des aiguilleurs appelés à cesser le travail les vendredi 23 et samedi 24 février.

La grève des contrôleurs de la SNCF doit se terminer ce dimanche après avoir perturbé le week-end de chassé-croisé des vacances d'hiver, avec l'annulation d'un TGV sur deux.

Au total, la SNCF a estimé que 150.000 voyageurs, sur le million qui devaient se déplacer, n'avaient pas pu prendre leur train au cours des trois jours de grève. La circulation des trains est "fortement perturbée" par une grève des contrôleurs depuis jeudi 20 heures et jusqu'à lundi à 8 heures, a prévenu la compagnie ferroviaire. Le mouvement est très suivi avec trois contrôleurs sur quatre en grève pour des questions de revalorisation salariale.

Ce week-end voit les premiers retours de la zone C (Paris, Montpellier et Toulouse) mais aussi les départs de la zone A (Lyon, Bordeaux, Dijon...), et la SNCF a favorisé les liaisons vers les stations de ski des Alpes où les trains étaient complets dans les deux sens.

Pourquoi les trains ne peuvent-ils pas circuler sans contrôleur?
Pourquoi les trains ne peuvent-ils pas circuler sans contrôleur?
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Certains voyageurs de la ligne Paris-Lyon se sont rabattus sur les trains de la compagnie ferroviaire Trenitalia qui étaient 8% plus remplis que l'année dernière. "Le pic existe cette année mais il est difficile de dire quelle est la part de la demande naturelle et quel est l'impact des annonces de grèves", a souligné une porte-parole de la nouvelle concurrente de la SNCF.

Une grève des aiguilleurs le week-end prochain?

Si le mouvement social des contrôleurs touche à sa fin, la galère n'est peut-être pas finie pour les voyageurs. Et pour cause, les aiguilleurs pourraient à leur tour se mettre en grève le week-end prochain qui sera le plus chargé des vacances. Sud-Rail a d'ores et déjà déposé un préavis de grève du vendredi 23 février, 11 heures, au samedi 24 février, 23 heures. Il concerne "les agents de l'ensemble des Etablissements Infrastructure Exploitation (EIC)".

"La semaine prochaine, on a déjà des collègues aiguilleurs et aiguilleuses qui ont décidé de cesser le travail. Je pense que la direction doit arrêter de jouer avec les paris. Ce qu'il faut, c'est se mettre autour de la table, négocier, et répondre aux revendications des contrôleurs, des aiguilleurs et après de tous les cheminots", a déclaré sur BFMTV Julien Troccaz, secrétaire fédéral Sud-Rail.

"Le weekend prochain, on sera en grève si la direction ne vient pas vers nous", a également mis en garde sur BFMTV Vincent Pinot, secrétaire fédéral Sud-Rail. "Depuis le dépôt du préavis de grève du 31 janvier", nous n'avons eu "aucun contact avec la direction", a déploré le syndicaliste

Rémunération, conditions de travail et recrutement

Les revendications des aiguilleurs sont sensiblement les mêmes que celles des contrôleurs: "On continue sur le triptyque 'conditions de travail, salaires/rémunérations et emploi'", a expliqué Julien Troccaz. Le syndicat Sud-Rail dénonce tout particulièrement les promesses non tenues à la suite d'un mouvement social en mai 2022:

"Lors du mouvement de mai 2022 nous avions obtenu des avancées, certes pas encore suffisantes mais quand même significatives. A l’époque, et sur la base d’une consultation d’un maximum d’agents en D2I (Déclaration individuelle d'intention, de se mettre en grève, NDLR), nous avons choisi de prendre ce qui était donné 'cash', et pour ce qui était promis nous avons laissé le bénéfice du doute à SNCF Réseau, on a levé le préavis", justifie l'organisation syndicale. "On a eu tort. Les patrons nous ont immédiatement trahi (proratisation des 1.000 euros pour les temps partiels, embauches toujours insuffisantes sur nombre d’EIC, tergiversations sans fin sur le sujet des fins de carrière)", poursuit-elle.

Outre le changement de l'organisation du travail et le "recrutement massif" d'agents, le syndicat exige "la revalorisation de l'indemnité opérationnelle circulation à hauteur de 300 euros par mois".

De son côté, la direction de la SNCF se veut rassurante et affirme que des négociations sont en cours. La CGT, pour sa part, temporise et attend de voir les suites des discussions. L'organisation syndicale n'exclut toutefois pas d'appeler elle aussi à la grève, estimant qu'en dépit des annonces de recrutement en mai 2022, les aiguilleurs ont encore du mal à "mesurer de réels impacts positifs sur leurs conditions de travail".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco