Panique et désarroi chez les amateurs de sauce piquante : “une vraie pénurie de piment” met à mal la production de sriracha, constate la Süddeutsche Zeitung. Pas n’importe quelle pâte de piments, mais celle commercialisée par Huy Fong Foods, “le fabricant californien de ce condiment emblématique”, précise The Guardian.

La sécheresse qui dure depuis plusieurs mois au Mexique a entraîné une pénurie de jalapeños rouges, “la matière première de la sriracha. La sauce “doit son nom à la ville thaïlandaise de Si Racha”, où les préparations à base d’ail, de sucre, de sel, de vinaigre et de piments rouges sont communes, rappelle le quotidien mexicain Milenio.

D’ordinaire, ces piments sont cultivés par irrigation, une pratique rendue impossible par les vagues de chaleur persistantes dans le pays, déplore Paul Gepts, chercheur à l’université de Californie, cité par The Guardian :

“La quantité d’eau disponible diminue et si vous n’avez pas une quantité minimum pour irriguer vos cultures et qu’il ne pleut pas, il n’y aura pas de récolte.”

Conséquence de la pénurie, les prix des bouteilles de sauce sriracha encore disponibles sur Internet s’envolent aux États-Unis, où l’expression “sriracha shortage” s’est popularisée. “Dès qu’un produit se fait rare dans le monde, un marché noir apparaît pour assurer le ravitaillement des masses désespérées”, illustre la Süddeutsche Zeitung.

Prix exorbitants

Certains revendeurs affichent des prix dépassant les 40 euros, soit une centaine d’euros le litre. Pour un produit qu’“on pouvait se procurer pour moins de 10 euros dans […] les épiceries asiatiques il y a encore quelques mois”, souligne le quotidien munichois.

D’autres espèces de piments, cultivées à travers le continent américain, pourraient remplacer le jalapeño dans la pâte. “Mais les fans de cette sauce au bouchon vert reconnaissable entre tous sont capables de faire la différence”, souligne The Guardian.

“Très piquante, un peu acidulée, avec de petites touches d’agrume”, la sriracha est reconnaissable à son “parfum unique”, confirme Stephanie Walker, botaniste à l’université du Nouveau-Mexique, auprès du quotidien.

Pour ces raisons, la sauce est aujourd’hui “l’un des condiments préférés d’Amérique”, appuie de son côté le site Insider. Mais la sécheresse tenace risque de décevoir ceux qui adorent avoir “la langue engourdie et les yeux en larmes”. Deux solutions existent, résume la Süddeutsche Zeitung : “Casser sa tirelire ou acheter autre chose.”