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Uber Eats: pourquoi les livreurs sont appelés à la grève ce week-end

L'appel à la grève de l'ensemble des livreurs de plateformes les 2 et 3 décembre a été maintenu, malgré une réunion avec Uber Eats mardi dernier portant sur le changement de rémunération qui a mis le feu aux poudres.

Près de trois semaines après un appel lancé par plusieurs syndicats, des livreurs de différentes plateformes vont bel et bien faire grève ces samedi 2 et dimanche 3 décembre. Malgré une réunion avec Uber Eats le 21 novembre, l'appel à la grève a en effet été maintenu pour protester contre le changement de rémunération "sans consultation" par la plateforme de livraison de repas. "En l'état, la grève est maintenue pour maintenir la pression sur toutes les plateformes", a déclaré Ludovic Rioux de la fédération CGT Transports, à l'unisson avec Union-Indépendants.

"Depuis le 1er novembre, l'ensemble des livreurs Uber Eats subissent une baisse conséquente de leurs revenus" à la suite de "la mise en place d'un nouvel algorithme, opaque et incompréhensible, calculant le montant de leurs courses", avaient dénoncé la CGT et Union Indépendants dans un communiqué conjoint à la mi-novembre.

Ludovic Rioux a jugé par ailleurs que les propositions d'Uber Eats formulées durant la réunion la semaine dernière étaient "insuffisantes". "Uber Eats a entendu les inquiétudes que ce changement peut générer chez certains livreurs" et l'entreprise va "augmenter la garantie minimale de revenu horaire sectorielle de 11,75 euros" à 14 euros pour six mois, a indiqué Uber Eats dans un communiqué. "Tant que le temps d'attente n'est pas compris (dans le calcul de la rémunération), ça ne changera rien", s'agace le représentant de la fédération CGT Transports, à l'unisson avec Union-Indépendants.

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La Fédération nationale des auto-entrepreneurs reste en retrait

Mise en place le 10 octobre, la nouvelle tarification "peut faire varier certaines courses à la hausse et d'autres à la baisse, [mais elle] ne vise pas à diminuer la rémunération moyenne par course", justifie Uber Eats qui note même "une légère augmentation du revenu moyen par course de 1,4%" dans les villes pilotes (Avignon, Lille et Rouen). À la suite du déploiement complet de la nouvelle tarification, le revenu moyen par course a connu une légère hausse de 3% lors de la première semaine", a précisé Uber Eats.

"On prouve par A+B que la nouvelle tarification engendre une baisse de rémunération pour un grand nombre de livreurs", a déclaré de son côté Fabian Tosolini, délégué national d'Union-Indépendants.

La CGT et Union-Indépendants maintiennent donc leur appel à la grève nationale et demandent le retrait de la nouvelle tarification ainsi que "la transparence du prix des courses et l'augmentation significative des rémunérations". De son côté, la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE) avait indiqué par communiqué mi-novembre "ne pas soutenir la mobilisation", estimant que la nouvelle tarification "devrait permettre de maintenir voire d'augmenter les revenus de la majorité des livreurs". Uber Eats compte en France 65.000 livreurs indépendants qui se connectent à son application.

Timothée Talbi avec AFP