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Pakistan : l’UE dénonce « une tentative d’affaiblir la démocratie » après l’attentat-suicide qui a fait au moins 54 morts

L’attentat, dimanche, visait le parti religieux conservateur Jamiat Ulema-e-Islami-Fazal, dont plus de 400 membres et sympathisants étaient rassemblés à Khar, près de la frontière afghane. L’attaque a été revendiquée par l’organisation Etat islamique.

Le Monde avec AFP

Publié le 31 juillet 2023 à 13h31, modifié le 31 juillet 2023 à 17h59

Temps de Lecture 2 min.

Premières funérailles des victimes de l’attentat-suicide, lundi 31 juillet 2023, à Khar, au Pakistan.

L’Union européenne (UE) a condamné lundi 31 juillet « une tentative d’affaiblir la démocratie et d’instiller la terreur », après qu’un attentat-suicide, dimanche, a fait au moins 54 morts au Pakistan, selon un nouveau bilan de la police. « Nous condamnons cet acte de violence abominable », a déclaré la porte-parole de la Commission européenne Nabila Massrali.

L’attentat visait le parti religieux conservateur Jamiat Ulema-e-Islami-Fazal (JUI-F), dont plus de 400 membres et sympathisants étaient rassemblés dans la ville de Khar, près de la frontière afghane. Cette région a connu une multiplication des attaques depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, en août 2021. Le gouvernement pakistanais doit être dissous dans deux semaines, et des élections générales sont prévues d’ici à la mi-novembre.

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué lundi l’attentat-suicide. Un membre de l’EI « a fait détoner sa ceinture d’explosifs au milieu d’une foule importante », a déclaré l’organisation par son organe de propagande Aamaq, « tuant un “chef local” et d’autres dirigeants » du JUI-F.

Premières funérailles lundi

Lundi, des chaussures et des bonnets de prière tachés de sang jonchaient toujours le sol, ainsi que des boulons en acier et des roulements à billes provenant de la veste portée par l’auteur de l’attentat. Des morceaux de chair humaine restaient visibles, à 30 mètres de l’endroit où le kamikaze a fait exploser son dispositif. Des milliers de personnes ont assisté lundi aux premières funérailles, dont celles de deux cousins âgés de 16 et 17 ans.

Cet attentat fait craindre une période électorale sanglante au Pakistan, qui connaît une grave crise politique depuis l’éviction du premier ministre, Imran Khan, en avril 2022. Le dirigeant du JUI-F, Fazlur Rehman, ancien islamiste dur prônant l’application de la charia, a ces dernières années tenté de se montrer plus modéré en forgeant des alliances avec des rivaux laïques. Par le passé, il a facilité les pourparlers entre le gouvernement et les talibans pakistanais du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), un groupe distinct des talibans afghans mais mû par une même idéologie islamiste.

L’an passé, l’EI a revendiqué des attaques violentes contre des érudits religieux affiliés au parti, qui dispose d’un vaste réseau de mosquées et d’écoles coraniques dans le nord et l’ouest du pays. L’EI accuse le JUI-F d’hypocrisie pour avoir soutenu les gouvernements successifs et l’armée.

Les régions limitrophes de l’Afghanistan principalement touchées

Malgré sa capacité à mobiliser des dizaines de milliers d’étudiants religieux, le JUI-F n’a jamais rassemblé suffisamment de soutiens pour diriger seul, mais il est un allié-clé pour former toute coalition. « Il est important de se demander pourquoi les militants d’un parti politique à tendance religieuse ont pu faire l’objet d’une violence aussi bestiale », a noté le quotidien Dawn dans un éditorial lundi. « Quelle que soit la vision ultraconservatrice du monde du JUI-F, le parti a choisi de participer aux élections et d’agir dans le cadre des paramètres fixés par la Constitution pakistanaise », y lit-on également.

Les attaques au Pakistan ont augmenté depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, en août 2021, puis la fin du cessez-le-feu entre le groupe taliban pakistanais TTP et le gouvernement pakistanais, à la fin de novembre 2022. En janvier, un homme, lié au TTP selon les autorités, avait fait exploser la bombe qu’il portait sur lui dans une mosquée à l’intérieur d’une base de la police à Peshawar (Nord-Est), tuant plus de 80 policiers.

Lire l’entretien : Article réservé à nos abonnés Au Pakistan, « la jeune génération en a assez des dynasties politiques »

Les attaques touchent principalement les régions limitrophes de l’Afghanistan. Islamabad estime que certaines sont planifiées depuis le sol afghan, ce que Kaboul dément. Selon les analystes, les militants des anciennes zones tribales frontalières de l’Afghanistan se sont enhardis depuis le retour des talibans afghans. Bajaur est l’un des sept districts isolés qui bordent l’Afghanistan. La région a été un point névralgique de la guerre mondiale contre le terrorisme. Le Pakistan a connu autrefois des attentats à la bombe quasi quotidiens, mais une vaste opération militaire lancée en 2014 a permis de rétablir l’ordre dans une large mesure.

Le Monde avec AFP

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