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Vague de chaleur en Inde et au Pakistan : comment vit la population ? Quels risques pour la santé ? Retrouvez les réponses de notre correspondante

Les températures ont atteint des niveaux records dans certaines parties de l’Inde et du Pakistan, avec des pointes à 50°C. Sophie Landrin, correspondante du « Monde » à New Delhi, a répondu à vos questions.

Le 03/05 à 12:25

C’est la fin de ce tchat, merci pour toutes vos questions, je vous souhaite une très bonne journée !

Sophie Landrin

Le 03/05 à 12:19
Des pompiers tentent d'éteindre un feu à la décharge de Perungudi, à Chennai, en Inde, le 29 avril 2022.
Le 03/05 à 12:19 Tchat
50°C, cela semble insoutenable. Y a-t-il un risque sérieux qu'une partie du pays devienne inhabitable, avec tous les mouvements de population que ça implique?
dosoe

Oui, certainement, mais le danger ne viendra pas seulement en Inde de l’élévation des températures, il viendra aussi de l’élévation du niveau de la mer et de la fonte des glaciers. Toute la région de l’Asie du Sud est en danger. Le Bangladesh compte déjà six millions de réfugiés climatiques, des riverains des fleuves ou de la mer. C’est un des pays les plus denses, et l’un des plus exposés à la montée des eaux. En 2050, 30 % du pays sera sous l’eau. Un habitant sur trois (60 millions de personnes) est menacé de submersion marine.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 12:13 Tchat

Les salariés désertent ils quittent ils les entreprises pour retourner dans leurs villages comme pour le covid ?
belineen

A Delhi, je n’ai pas constaté ce mouvement. Au contraire, les gens continuent de travailler, malgré les conditions extrêmes, car la majorité des travailleurs ne sont pas salariés. Ils appartiennent à ce qu’on appelle le « secteur informel », sans assurance, sans contrat de travail. S’ils ne travaillent pas, ils ne sont pas indemnisés. Lors des première et deuxième vagues de Covid-19, ils avaient dû regagner leur village, malgré l’arrêt des transports, car ils ne pouvaient plus travailler, ni se loger ou se nourrir.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 12:09 Tchat

Bonjour, merci d’avance pour toutes les infos que vous allez nous apporter. La situation que vous décrivez semble très alarmante. Quelles sont ( et vont être ) les conséquences d’une telle situation ? Manque d’eau, d’électricité, impact sur la population, les cultures, les animaux, la pollution …
Catherine

Bonjour, Catherine,

Les conséquences sont multiples, sur la santé, sur la qualité de l’air, sur les rendements agricoles, en particulier du blé, sur le réseau électrique. On a assisté avec la vague de chaleur extrême à une forte demande d’électricité, qui a épuisé les stocks de charbon. Il y a eu un manque d’anticipation de la part des autorités, et l’Inde se retrouve confrontée à une pénurie d’électricité, la plus grave depuis plus de six ans, sa production électrique provenant à 70 % du charbon.

Le ministère des chemins de fer a dû annuler plus de 750 services de trains de passagers jusqu’à la fin du mois de mai, afin de libérer des voies pour les trains de marchandises et reconstituer les stocks de charbon dans les centrales électriques. Selon les données de l’Autorité centrale de l’électricité, sur les 165 centrales au charbon que compte l’Inde, 94 sont confrontées à des problèmes d’approvisionnement en charbon et huit ne sont pas opérationnelles depuis dimanche. Cela signifie que les stocks sont tombés à moins de 25 % des niveaux normaux. Au Pakistan, la situation est encore plus tendue, et les coupures de courant, nombreuses.

Les conséquences environnementales sont colossales : selon la NASA, dans les régions de l’Uttarakhand et de l’Himachal Pradesh, la neige des montagnes a rapidement fondu. Plus de 300 grands feux de forêt brûlaient dans le pays le 27 avril, dont près d’un tiers dans l’Uttarakhand, selon le Forest Survey of India.

A New Delhi, les habitants ont été soumis à un cocktail canicule-pollution, particulièrement délétère, notamment en raison de l’embrasement de deux gigantesques décharges à ciel ouvert.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:58 Tchat

Bonjour et merci pour votre tchat, Comment les habitants supportent-ils ces conditions extrêmement difficiles? Merci
Lepirenousattend

Bonjour, Lepirenousattend,

L’exemple de l’Inde montre à quel point le réchauffement climatique est injuste et frappe en priorité les pauvres, les migrants intérieurs qui travaillent dans les grandes villes dans des conditions sommaires, la plupart du temps dans des habitats insalubres, les paysans, les personnes fragiles. Dans les campagnes, c’est également très difficile. Au Bihar, par exemple, au moment de la récolte, les paysans font appel à une main-d’œuvre bon marché, des travailleurs saisonniers, sans terre, qui vivent le temps de leur labeur, un à deux mois dans des minuscules huttes en paille à même les champs, sous des chaleurs torrides, sans accès à l’eau, sans sanitaire.

Dans la capitale indienne, il y a des écarts de températures importants entre les quartiers riches, le sud de Delhi, très vert, et les quartiers modestes, très denses.

Le 03/05 à 11:52 L’image à la « une »
Des personnes dorment à l’ombre d’un arbre par une chaude après-midi d’été à Lucknow, dans l’Etat indien de l’Uttar Pradesh, le jeudi 28 avril 2022.
Le 03/05 à 11:52 Tchat
Doit on craindre des températures encore plus élevées dans ces régions pour cet été?
Augustin

Les prévisionnistes évoquent une prolongation de la vague de chaleur, après une courte accalmie – le thermomètre à Delhi est retombé à 40 °C aujourd’hui. Si c’était le cas, les deux mois à venir risqueraient d’être très difficiles, car mai et juin sont traditionnellement les mois les plus chauds de l’année, donc la moindre oscillation peut rendre l’atmosphère suffocante. Les familles aisées de Delhi quittent, généralement, la capitale durant cette période, pour leur résidence secondaire dans l’Himalaya. Les Anglais eux-mêmes avaient installé leur capitale d’été à Shimla, dans l’Himachal Pradesh. La mousson rompt ce cycle des chaleurs extrêmes.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:45 Tchat
Avons-nous déjà une idée du bilan humain de cette vague de chaleur ?
AGC

Non, pas de bilan à ce stade, mais il est de toute façon très difficile de disposer en Inde de statistiques officielles fiables. Le gouvernement est très réticent, pour des raisons politiques, à communiquer ses données. L’épidémie de Covid-19 en a fait l’extraordinaire démonstration : selon les statistiques officielles indiennes, l’épidémie y a fait 540 000 morts, quand les dernières études de l’OMS avancent, elles, 4 millions de décès.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:40 Tchat

Bonjour, et merci pour ce chat ! L'Inde est connu pour sa pollution importante, peut-on concevoir que l'effet de serre joue une partition importante sur ces vagues de chaleur historiques ? Merci pour votre réponse.
Aurélien

Bonjour Aurélien,

Les experts ont été unanimes, ces derniers jours, pour attribuer la vague de chaleur qui frappe le sous-continent depuis deux mois au réchauffement climatique.

L’Inde, deuxième pays le plus peuplé de la planète avec 1,32 milliard d’habitants, est aussi l’un des plus vulnérables au changement climatique, notamment en raison de sa géographie. L’Himalaya se réchauffe à un rythme plus rapide et les glaciers fondent. Les côtes (7 517 kilomètres) sont menacées par l’élévation du niveau de la mer et les cyclones. Les plaines subissent inondations, canicules, sécheresse. Le Rajasthan risque ainsi de devenir un territoire invivable pour l’homme, car les experts du GIEC prévoient une augmentation des vagues de chaleur en Inde et au Pakistan voisin. En juin 2019, un record historique de 50,8 °C a été relevé dans la ville de Churu, au Rajasthan. Dans cette région, une partie des paysans dont les terres ne sont plus rentables ou plus exploitables ont commencé à migrer vers les pays du Golfe pour nourrir leur famille.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:34 Tchat

Bonjour, quels sont les objectifs de l'Inde pour respecter l'accord de Paris sur le climat ? Merci
Gabrielle

Bonjour Gabrielle,

Lors de la COP26, qui s’est tenue à Glasgow en novembre 2021, Narendra Modi a promis d’atteindre la neutralité carbone en 2070 et de réaliser quatre autres engagements d’ici à 2030 : porter les capacités des énergies non fossiles à 500 GW (au lieu de 175 GW), pour atteindre 50 % des besoins électriques du pays à partir de sources renouvelables (au lieu de 20 %), réduire l’intensité carbone du PIB de 45 % par rapport à 2005, au lieu de 35 % comme il était prévu à la COP21. Enfin, réduire de 1 milliard de tonnes le total des émissions de carbone prévues d’ici à 2030.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:29 Tchat

Je pars à Delhi dans une semaine, comment puis-je me préparer ?
Voyageur refroidi

Pour supporter ces chaleurs extrêmes, il faut éviter de sortir dans la journée aux heures les plus chaudes, s’hydrater énormément – trois litres d’eau par jour - –, porter des vêtements amples. Les médecins ont constaté, ces derniers jours, une augmentation importante des coups de chaleur, maux de tête et d’estomac, des diarrhées et déshydratations.

En Inde, la grande majorité de la population travaille en extérieur et vit dans des habitats précaires et inadaptés, contrairement aux familles aisées qui bénéficient de la climatisation, de purificateurs d’air. Dans les grandes mégapoles, tous les métiers s’exercent dans la rue, les rickshaws, les cordonniers, les cireurs de chaussures, les cuisiniers, les coiffeurs, les barbiers, les repasseurs, les transporteurs à mains nue ou à bicyclette, les vendeurs de toutes sortes.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:29
Un site d'extraction de charbon à ciel ouvert dans la vallée de Tiru, dans l'Etat du Nagaland, au nord-est de l'Inde, le 15 décembre 2021.
Le 03/05 à 11:24 Tchat
Bonjour. Quelle communication apporte le gouvernement indien actuellement? La notion de diminution urgente des émissions de GES est-elle abordée?
Benpouvoir

Bonjour Benpouvoir,

Le gouvernement est très discret sur ce sujet, pour de pas dire mutique. De manière générale, l’environnement n’est pas à l’agenda des politiques. Les vagues de chaleur ou les épisodes de pollution extrême passent sans susciter de commentaire du gouvernement. Après deux mois de canicule, le premier ministre, Narendra Modi, a fini par délivrer un message de prudence. Pour diminuer ses émissions de gaz à effet de serre, l’Inde compte sur le développement des énergies renouvelable et s’est fixé dans ce domaine des objectifs très ambitieux. Mais le pays reste extrêmement dépendant du charbon.

Il y a des initiatives régionales intéressantes. Bombay, par exemple, menacé par la montée des eaux, s’est doté, en mars, d’un plan d’action pour le climat élaboré avec des instituts internationaux sérieux, comme le World Resources Institute (WRI) et le réseau C40 Cities.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:17 Tchat
Est-ce que cette canicule pourrait impacter l'apparition de la mousson plus tard dans l'année ?
maanasoon

Les experts ne se sont pas avancés sur ce point. Mais la mousson en Inde subit déjà les effets du réchauffement climatique. Elle est de plus en plus erratique, instable. L’année dernière, elle est arrivée avec seize jours de retard dans la capitale indienne. La mégapole a subi des précipitations très intenses, deux fois plus importantes que la moyenne, provoquant l’engorgement des routes mal drainées et des effondrements d’immeubles. Après un début d’août sec, la ville a été noyée au cours des trois derniers jours de ce mois sous un véritable déluge d’eau. Le régime des précipitations dans la capitale s’est donc considérablement modifié ces dernières années.

Le dérèglement de la mousson que connaît le sous-continent est l’une des conséquences du réchauffement climatique. Et le phénomène va s’accentuer avec l’élévation attendue des températures. Le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié le 9 août 2021, prévoit des épisodes de plus en plus irréguliers et de plus en plus extrêmes : moins de jours de pluie, mais des précipitations plus intenses et plus destructrices, avec des inondations soudaines. Une perspective dramatique pour l’Inde, où la mousson est vitale.

Lire aussi : En Inde, une mousson de plus en plus erratique

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:12 Tchat

Bonjour, jusqu'à quand cette vague de chaleur est-elle à craindre en Inde ? La période des moussons devrait-elle prochainement rafraichir l'ambiance ?
Chapi

Bonjour Chapi,

L’Inde va connaître un répit pendant quelques jours. Les températures vont redescendre autour de 40 °C, mais l’accalmie sera de courte durée car les mois de mai et juin sont traditionnellement les plus chauds de l’année, jusqu’à l’arrivée de la mousson, qui arrive fin juin, début juillet à New Delhi et dans le nord de l’Inde.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 11:04 Tchat

Bonjour, A-t’on pu déterminer pourquoi cette canicule apparaît maintenant ?
Grosgazo

Bonjour Grosgazo,

Cette vague de chaleur s’est installée depuis le 11 mars dans la partie nord de l’Inde en raison de conditions anticycloniques sur les parties occidentales du Rajasthan et en raison de l’absence de pluie. Le pays n’a pas connu de printemps. On est passé de l’hiver à l’été, quasiment sans transition. Mars, qui est d’habitude un mois tempéré, a été le plus chaud jamais enregistré en Inde, selon le Département météorologique indien (IMD), depuis la création des relevés météo il y a cent vingt-deux ans, et l’un des plus secs. On a relevé des écarts de températures allant jusqu’à + 9 °C par rapport à la normale saisonnière.

La vague de chaleur s’est prolongée en avril, avec des températures entre 4,5 et 8,5 °C au-dessus de la normale dans l’est, le centre et le nord-ouest de l’Inde. Le 1er mai, il a fait 47,1 °C à Bikaner, dans le Rajasthan. La semaine dernière, les températures ont dépassé les 45 °C dans dix villes.

La situation est identique au Pakistan, où l’on a enregistré près de 50 °C dans la province du Sindh.

Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
Le 03/05 à 10:52 Pour approfondir

EN PHOTOS - L’Inde et le Pakistan écrasés par une vague de chaleur sans précédent

Les deux pays voisins sont en proie à des vagues de chaleur exceptionnelles et précoces cette année, avec des pointes à 50 °C à certains endroits, ce qui entraîne des pénuries d’eau et des coupures d’électricité.

Lire aussi : L’Inde et le Pakistan écrasés par une vague de chaleur record, en photos

Le 03/05 à 10:45

Comment expliquer cette vague de chaleur ? Comment vit la population par 50 °C ? Quels sont les risques pour la santé ? Le tchat avec Sophie Landrin, correspondante du « Monde » à New Delhi, débute à 11 heures, n’hésitez pas d’ores et déjà à lui poser vos questions !

Le 03/05 à 10:41 Pour approfondir

En Inde, une canicule précoce écrase le pays

Mohini s’est protégé le crâne avec son sari, le visage ruisselant de sueur. Elle cherche péniblement de l’ombre pour s’y poser avec sa charrette, qu’elle pousse depuis un bon kilomètre et le marché où elle a été s’approvisionner. Mardi 26 avril, l’air est brûlant à New Delhi. 42 °C, une véritable fournaise.

La canicule qui s’est abattue sur la capitale indienne ne lui laissera aucun répit dans les jours à venir. Le département météorologique indien prévoit une hausse du mercure dans le nord-ouest et l’est de l’Inde jusque dans les premières semaines de mai. De telles températures sont normalement relevées en mai et en juin, les deux mois les plus chauds de l’année.

Lire aussi : Inde : une canicule précoce écrase le pays

Le contexte

Tchat animé par Sophie Landrin

Image de couverture : Manish Swarup / AP
  • Une vague de chaleur record s’est abattue sur l’Inde et le Pakistan, provoquant des coupures d’électricité et des pénuries d’eau pour des millions d’habitants, qui devraient subir cette fournaise de plus en plus fréquemment à l’avenir, selon des experts du changement climatique.
  • Les scientifiques affirment qu’en raison du changement climatique, les canicules sont devenues plus fréquentes mais aussi plus sévères. L’Inde fait partie des pays les plus touchés par les effets de la crise climatique, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Au Pakistan, la ministre du changement climatique a évoqué « une année sans printemps ». De telles températures sont normalement relevées en mai et en juin, les deux mois les plus chauds de l’année. Le mois de mai s’annonce encore plus éprouvant, avec des températures suffocantes et une pollution de l’air décuplée.
  • Cette vague de chaleur a engendré une crise énergétique et des pénuries l’électricité. Les centrales électriques ont manqué de charbon pour répondre à la demande. La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.

Pour approfondir :

Inde : une canicule précoce écrase le pays

En Inde, une mousson de plus en plus erratique

En Inde et au Pakistan, des risques de pénuries d’électricité du fait d’une intense canicule

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