La réforme des retraites est-elle anticonstitutionnelle ?

Manifestation contre la réforme des retraites à Toulouse, en France. 19 janvier 2023 ©AFP - Alain Pitton / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Manifestation contre la réforme des retraites à Toulouse, en France. 19 janvier 2023 ©AFP - Alain Pitton / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Manifestation contre la réforme des retraites à Toulouse, en France. 19 janvier 2023 ©AFP - Alain Pitton / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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C'est aujourd'hui que la réforme des retraites est présentée en Conseil des ministres, en pleine contestation tant sur le fond que sur la forme : pour faire adopter rapidement son projet l'exécutif a fait le choix inédit de limiter l'examen du texte par l'Assemblée.

Bien déterminé à dérouler son calendrier, le gouvernement présentait ce matin en Conseil des ministres sa réforme des retraites. Et ce, sans rien céder sur les principales revendications des syndicats unanimes et d'une partie de l'opposition. Ou pour le dire autrement, après une première journée massive de grèves et de mobilisation qui a réuni entre un et deux millions de personnes dans la rue jeudi dernier et avant une nouvelle manifestation prévue mardi de la semaine prochaine, Emmanuel Macron et le gouvernement entendaient simplement profiter de ce rendez-vous formel aujourd'hui pour réaffirmer leur objectif : un débat parlementaire au pas de course, pour une entrée en vigueur du projet contesté à l'été.
L'exécutif "droit dans ses bottes" semble donc assez confiant au fond sur l'issue. Et pourquoi ? Parce que le budget rectificatif à la Sécurité sociale lui permet en effet de limiter les débats dans le temps et même d'enjamber s'il le faut le travail des députés. Reste qu'à cela pourrait toutefois s'ajouter un risque constitutionnel.

Et parce que des querelles autour de ce projet de réforme des retraites questionnent, par ailleurs, collectivement la place qu’occupe le travail dans nos vies,  nous avons choisi toute cette semaine de nous interroger sur les enjeux contemporains qui déterminent notre relation au travail.

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L'invité de la rédaction : Claude Didry, socio-historien du travail et directeur de recherche au CNRS.

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Si la fronde sur les retraites est sans doute l'occasion pour la gauche de reprendre son avenir en main, c'est peu dire que cela semble en revanche assez mal parti du côté des socialistes. Après un nouveau décompte des votes, Olivier Faure (crédité d'un peu plus de 51% des voix) a certes été officiellement reconduit hier à la tête du PS. Mais une victoire toujours contestée par son adversaire : le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.
Cela ne devrait pas empêcher le premier secrétaire sortant d'être intronisé le weekend prochain à Marseille, lors du 80eme congrès du Parti. En revanche , les accusations réciproques de triches massives font plutôt mauvais genre. Et surtout elles font déjà craindre à certains qu'après avoir perdu la bataille démocratique le parti de Jaurès pourrait également perdre cette fois-ci la bataille de la morale. C'est dire le risque que fait peser aujourd'hui cette joute finale sur l'avenir même du parti.

Cinq ans après la vague #MeToo et la libération de la parole des femmes, c'est un rapport alarmant que vient de publier le Haut Conseil à l'Egalité. Ou quand on apprend, non seulement que le sexisme ne recule pas en France. Mais pis encore puisque la pensée "masculiniste" a même tendance à se renforcer, en particulier chez les hommes de moins de 35 ans chez qui certaines de ses manifestations les plus violentes s'aggravent.

Parce que la population du Burkina Faso y a toujours vu une perte de sa souveraineté face à l’ancien colonisateur, la coopération militaire entre Ouagadougou et Paris n'a jamais été simple. Et de fait, voilà plusieurs mois déjà que l’hypothèse d’un départ des troupes françaises figure parmi les scénarios à l’étude. Pour autant, le courrier récemment adressé par le ministère des Affaires Étrangères burkinabè a de quoi détonner puisqu'il exige ni plus ni moins le départ des militaires français (soit un contingent de près de 400 forces spéciales) d'ici un mois.
Emmanuel Macron a dit pour l'heure attendre "des clarifications" de Ouagadougou. Mais déjà cette demande n'est pas sans rappeler le cas du Mali voisin, lorsque la junte elle aussi au pouvoir à Bamako avait intimé aux forces françaises de quitter le pays.

Poids de l’héritage du passé ou besoin de préserver l’avenir ? Toujours est-il qu'en Allemagne Olaf Scholz n'a toujours pas tranché sur l’envoi de ses fameux chars Leopard à l'Ukraine qui les réclame avec insistance et dont de nombreux experts estiment, par ailleurs, qu'ils seraient susceptibles d'avoir un impact significatif sur le champ de bataille, face aux troupes de l'envahisseur russes. Or, après que les tergiversations du chancelier ont achevé de semer la zizanie chez ses partenaires européens, voilà que cette indécision provoque désormais de vives tensions au sein même de la coalition gouvernementale. Clairement, les libéraux et les Verts poussent la Chancellerie à agir au profit de l’Ukraine.

"Le Brésil est de retour !", avait-il lancé au soir de sa victoire face à son adversaire, le sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro. Et trois semaines seulement après sa prise de fonction suivie d’une crise majeure, Lula semble bien décidé, en effet, à mettre en acte le retour de son pays sur la scène internationale. Le président est arrivé hier soir à Buenos Aires pour une visite officielle, avant un sommet demain de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes. Or si la première sortie d’un chef d'Etat brésilien est traditionnellement réservée, c'est vrai, au grand voisin argentin, cette visite offre malgré tout un double avantage : y retrouver non seulement un fidèle allié et ami mais aussi ses homologues d’une région où la gauche est revenue au pouvoir.

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