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La vaccination des enfants, victime collatérale du Covid, s'alarme l'Unicef

La confiance dans l'importance de la vaccination infantile contre des maladies pouvant être mortelles, comme la rougeole ou la poliomyélite, a reculé lors de la pandémie, selon un rapport publié par l'Unicef.

Des millions d'enfants ont manqué de vaccins, en particulier en Afrique et en Asie du Sud, s'alarme l'Unicef
Des millions d'enfants ont manqué de vaccins, en particulier en Afrique et en Asie du Sud, s'alarme l'Unicef (Badru KATUMBA/AFP)

Par Les Echos

Publié le 20 avr. 2023 à 07:54

C'est un constat alarmant. Entre 2019 et 2021, 67 millions d'enfants ont été privés partiellement ou totalement de vaccins vitaux en raison des perturbations liées au Covid-19. Ramenant le monde plus de dix ans en arrière en termes de vaccination infantile.

En trois ans, en raison des contraintes subies par les systèmes de santé ou des confinements liés à la pandémie, « plus d'une décennie d'avancées en termes d'immunisation de routine des enfants a été sapée », souligne un rapport de l'Unicef publié mercredi. « Se remettre sur la bonne voie va être un défi », souligne encore l'agence onusienne, qui s'inquiète notamment de risques d'épidémies de rougeole ou de polio.

Une situation inédite depuis 2008

Selon l'Unicef, en effet, la couverture vaccinale est en baisse dans 112 pays. Et entre 2019 et 2021, le taux de vaccination infantile dans le monde a chuté de 5 points, à 81 %. Un niveau jamais vu depuis 2008 : 67 millions d'enfants ont ainsi manqué de vaccins, en particulier en Afrique et en Asie du Sud, et 48 millions d'entre eux n'ont reçu aucune dose d'aucune sorte.

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Une situation d'autant plus inquiétante que ce déclin s'est produit à la fin d'une décennie où « la croissance de la vaccination infantile stagnait », après la hausse massive des années 1980, souligne l'agence onusienne. « Les vaccins ont joué un rôle vraiment important pour permettre aux enfants de vivre une longue vie en bonne santé », alors « tout déclin dans les taux de vaccination est inquiétant », selon Brian Keeley, le rédacteur en chef du rapport.

L'immunisation des enfants sauve ainsi 4,4 millions de vies chaque année, souligne l'Unicef. Un nombre qui pourrait grimper à 5,8 millions si le monde parvenait, d'ici 2030, à réduire de moitié le nombre d'enfants privés de vaccins essentiels et à atteindre 90 % de couverture pour les vaccins vitaux clés.

Chute de la vaccination anti-rougeole et anti-diphtérie

Avant l'introduction du vaccin en 1963, la rougeole tuait quelque 2,6 millions de personnes par an, principalement des enfants. Un chiffre tombé à 128.000 en 2021 pour cette maladie qui, aujourd'hui, inquiète particulièrement l'ONU.

En trois ans, le taux de vaccination contre la rougeole, si contagieuse qu'elle nécessite 95 % de vaccinations dans une communauté pour atteindre l'immunité collective, a chuté de 86 % à 81 %, selon le rapport. Et le nombre de cas de rougeole a doublé en 2022 par rapport à 2021. La chute du taux de vaccination, similaire pour la polio, la diphtérie ou la coqueluche, se produit par ailleurs dans un contexte plus large de « crise de survie » des enfants, note l'Unicef, soulignant une superposition de crises (malnutrition, impacts du changement climatique, pauvreté…)

L'Unicef estime que pour améliorer la couverture vaccinale, il faut pourtant « renforcer les soins de santé primaires et fournir aux personnels en première ligne, majoritairement féminins, les ressources et le soutien dont ils ont besoin ». Sans oublier les 67 millions d'enfants privés de vaccins pendant le Covid qui vont sortir du groupe d'âge visé par les vaccinations, plaide encore Briean Keeley, appelant, pour eux, à un « programme déterminé de rattrapage ».

Défiance autour de la vaccination

En parallèle, alors que les débats autour du Covid ont remis les antivaccins sur le devant de la scène, le rapport s'inquiète d'une baisse de la confiance dans la vaccination dans 52 pays sur 55 étudiés , même si, dans la moitié d'entre eux, la confiance vaccinale « notoirement changeante » reste au-dessus de 80 %.

« Ces données sont un signal d'alerte préoccupant », a mis en garde la patronne de l'Unicef, Catherine Russell, citée dans un communiqué. « La confiance à l'égard de la vaccination de routine ne doit pas compter, elle aussi, parmi les victimes de la pandémie, sous peine de voir prochainement un grand nombre d'enfants succomber à la rougeole, à la diphtérie ou à d'autres maladies évitables. »

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