L’annonce a pu surprendre, mais elle rassurera les populations vulnérables aux infections respiratoires. Pour ces personnes fragiles, en effet, la campagne de vaccination contre le Covid-19 a été avancée au 2 octobre, a annoncé à l’AFP le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, vendredi 15 septembre. Jusque-là, la date qui prévalait était celle du 17 octobre, pour une administration couplée du vaccin ciblant le Covid-19 et du vaccin ciblant la grippe saisonnière. C’est ce que recommandait, le 10 juillet encore, la Haute Autorité de santé (HAS).
Mais le virus SARS-CoV-2, déjouant ces prospectives, en a décidé autrement. « Je viens de recevoir la professeure Brigitte Autran [présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, ou Covars], qui m’a remis l’avis du 15 septembre préconisant d’ouvrir plus rapidement la vaccination aux personnes fragiles et exposées plus directement au virus », a déclaré le ministre de la santé. Une semaine plus tôt, il avait sollicité l’éclairage de ce comité d’experts.
Le gouvernement a donc tranché, actant ce constat : « L’épidémie de Covid est là, a rappelé Aurélien Rousseau à l’AFP. On pense que l’incidence a progressé d’une trentaine de pour cent depuis la semaine dernière », même si ces chiffres sont à prendre « avec beaucoup de précaution », a-t-il ajouté, puisque les systèmes de surveillance du virus, depuis le 1er juillet, ont été considérablement allégés.
Mais ce n’est pas tant la reprise épidémique, depuis le milieu de l’été, qui préoccupe les experts. Le nombre de nouvelles infections reste à ce jour contenu. De plus, « il n’y a pas, à l’heure actuelle, d’augmentation massive en termes d’hospitalisations », note le Covars.
« Echappement immunitaire »
Ce qui inquiète, c’est plutôt l’arrivée de nouveaux sous-variants du SARS-CoV-2 dotés d’une singulière capacité à déjouer nos défenses immunitaires – des défenses laborieusement acquises, depuis bientôt trois ans, au fil des piqûres de vaccins et des infections. « Cette faculté d’échappement immunitaire est ce qui nous ennuie le plus, explique Brigitte Autran. La réponse immunitaire que nous avons accumulée, en particulier vis-à-vis des variants BA.4 et BA.5 lors de l’année passée, ne nous protège pas bien vis-à-vis des variants qui circulent actuellement. »
De fait, la plupart des personnes hospitalisées ou en réanimation pour Covid-19, aujourd’hui, montrent des réponses immunitaires très faibles vis-à-vis de ces variants actuels. La plupart d’entre elles, sans surprise, sont également des patients fragiles, car âgés ou atteints de pathologies chroniques, « ce qui renforce la nécessité de mesures de protection adaptées pour ces populations », note le Covars.
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