Des manifestants contre le projet de réforme de la justice en Israël, dans la gare HaShalom de Tel-Aviv le 18 juillet 2023

Des manifestants contre le projet de réforme de la justice en Israël, dans la gare HaShalom de Tel-Aviv le 18 juillet 2023

afp.com/JACK GUEZ

Depuis l'annonce en janvier du projet de réforme du système judiciaire, des dizaines de milliers de personnes manifestent chaque semaine dans l'un des plus grands mouvements de contestation de l'histoire d'Israël.

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Sous une chaleur accablante, des milliers de manifestants se sont rassemblés mardi aux cris de démocratie, démocratie, agitant le drapeau israélien, notamment à Haïfa (nord), Tel-Aviv, Jérusalem, Petah Tikva ou Rehovot (centre), selon des médias et des journalistes de l'AFP.

Face à un gouvernement (...) qui se précipite pour détruire la démocratie, nous seuls, les citoyens, pouvons arrêter le train de la dictature, ont déclaré les organisateurs en appelant à cette journée.

A Tel-Aviv, des militants d'un groupe de vétérans ont formé une chaîne humaine pour bloquer la principale entrée du quartier général de l'armée.

Je suis prêt à me battre, a dit à l'AFP Ron Sherf, 51 ans, un ancien combattant d'une unité d'élite.

- Manifestations dans les gares -

Des manifestants brandissent des drapeaux israéliens lors d'une journée de contestation contre le projet de loi de réforme judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahu, à Tel-Aviv, le 18 juillet 2023

Des manifestants brandissent des drapeaux israéliens lors d'une journée de contestation contre le projet de loi de réforme judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahu, à Tel-Aviv, le 18 juillet 2023

© / afp.com/JACK GUEZ

Le gouvernement veut un pouvoir illimité pour mettre en place une politique qui n'est pas libérale, une politique de suprématie juive, a-t-il dénoncé.

Des manifestants ont aussi bloqué plusieurs routes et défilé sur une autoroute au nord de Tel-Aviv. D'autres sont entrés dans le bâtiment de la bourse de Tel-Aviv.

Criant Israël n'est pas une dictature, des centaines de personnes ont envahi plusieurs gares, notamment à Tel-Aviv et Haïfa, malgré le dispositif policier déployé pour les empêcher d'accéder aux quais.

Plusieurs centaines de manifestants ont aussi participé mardi soir à un rassemblement près de la Cour Suprême à Jérusalem.

La police a fait état de 45 arrestations.

Manifestants contre le projet de réforme judicaire dans la gare HaShalom de Tel-Aviv, le 18 juillet 2023

Manifestants contre le projet de réforme judicaire dans la gare HaShalom de Tel-Aviv, le 18 juillet 2023

© / afp.com/JACK GUEZ

Cette journée fait suite au vote la semaine dernière en première lecture par le Parlement d'une mesure de la réforme visant à annuler la possibilité pour le pouvoir judiciaire de se prononcer sur le caractère raisonnable des décisions du gouvernement.

La commission des lois doit présenter cette mesure dans les prochains jours au vote définitif du Parlement.

Cette clause avait contraint en janvier M. Netanyahu à démettre de ses fonctions le numéro deux du gouvernement Arié Dery, condamné pour fraude fiscale, suite à l'intervention de la Cour suprême.

Depuis que la réforme est lancée, nous voyons l'impact sur notre économie, assure Inbal Orpaz, 36 ans, employée dans la high-tech venue manifester à Tel-Aviv.

Le Fonds monétaire international avait mis en garde en juin contre l'incertitude induite par le projet de réforme qui pourrait nuire à la croissance.

Des membres des forces de sécurité israéliennes repoussent des manifestants lors d'une journée de contestation contre le projet de loi de réforme judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahu, à Tel-Aviv, le 18 juillet 2023

Des membres des forces de sécurité israéliennes repoussent des manifestants lors d'une journée de contestation contre le projet de loi de réforme judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahu, à Tel-Aviv, le 18 juillet 2023

© / afp.com/JACK GUEZ

Par le biais d'actes de désobéissance civile non violents, nous continuerons à protester dans les rues jusqu'à l'annulation complète de la réforme, a déclaré à l'AFP Josh Drill, un porte-parole du mouvement.

La réforme défendue par le gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.

Le gouvernement estime qu'elle est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie et ses garde-fous institutionnels.

- Herzog à Washington -

D'autres mesures provoquent le mécontentement des manifestants, comme celle modifiant le processus de nomination des juges, déjà adoptée par les députés en première lecture.

Des manifestants étendent une bannière sur un bâtiment le 18 juillet 2023 à Tel-Aviv pour dénoncer le projet de réforme judiciaire du gouvernement

Des manifestants étendent une bannière sur un bâtiment le 18 juillet 2023 à Tel-Aviv pour dénoncer le projet de réforme judiciaire du gouvernement

© / afp.com/Menahem KAHANA

Une autre clause, dite dérogatoire, qui vise à permettre au Parlement d'annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême, a été abandonnée, avait assuré fin juin M. Netanyahu.

Le président américain Joe Biden, qui a appelé le gouvernement israélien à trouver un compromis sur cette réforme, a invité lundi, lors d'un entretien téléphonique, Benjamin Netanyahu à se rendre aux Etats-Unis d'ici à la fin de l'année.

Manifestation contre un projet de réforme judiciaire, le 18 juillet 2023 à Tel-Aviv, en Israël

Manifestation contre un projet de réforme judiciaire, le 18 juillet 2023 à Tel-Aviv, en Israël

© / afp.com/Menahem KAHANA

Lors d'une rencontre mardi à Washington avec Joe Biden, le président israélien Isaac Herzog, qui joue un rôle essentiellement protocolaire, a une nouvelle fois plaidé lui aussi pour la recherche d'un compromis afin de sortir de la crise.

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