Le plus grand hôtel de la vallée de Kalam, le New Honey Moon, 150 chambres, s’est effondré, vendredi 26 août, comme un château de cartes, en quelques secondes. Il a été englouti par la rivière Swat, qui traverse la province du Khyber Pakhtunkhwa, dans l’Himalaya, ravagée par les inondations. Des dizaines de maisons, de mosquées, de ponts ont subi le même sort.
La moitié du Pakistan est noyée sous les eaux. Les cours d’eau sont devenus des monstres de boue qui emportent tout sur leur passage – immeubles, maisons, ponts, champs, hommes et femmes qui n’ont pu fuir à temps. Le gouvernement du premier ministre, Shehbaz Sharif, a décrété l’état d’urgence, vendredi, et demande l’aide de la communauté internationale. L’armée a été déployée. La situation est catastrophique.
On compte plus de 1 000 morts depuis juin. Un million de maisons, 80 000 hectares de terres agricoles ont été détruits, des millions de personnes sont sans abri, sans nourriture et sans eau potable. Plus de 800 000 têtes de bétail ont péri. Le bilan est évidemment provisoire. Aucune des quatre provinces n’a été épargnée, même si la capitale, Islamabad, est pour le moment à l’abri des intempéries. La ministre du changement climatique, Sherry Rehman, estime que 33 millions de personnes sont affectées, un habitant sur sept. « Le Pakistan traverse son huitième cycle de mousson alors que, normalement, le pays ne connaît que trois ou quatre cycles de pluie », a-t-elle déclaré. Le gouvernement a promis une aide de 25 000 roupies (113 euros) pour chaque famille touchée.
« Le plus urgent est de mettre les gens à l’abri »
« C’est l’apocalypse, jamais de ma vie je n’ai assisté à une telle désolation, confie au Monde Faisal Amin Gandapur, ministre du gouvernement du Khyber Pakhtunkhwa. Nous avions en mémoire les inondations de 2010, mais l’ampleur de celles de cette année est vraiment plus considérable. Le district de Dera Ismail Khan, dans lequel je me trouve, est inondé à 55 %. Deux cents villages ont disparu. Les paysans et les habitants ont tout perdu. »
Les secours progressent difficilement. Il ne reste plus qu’une seule route praticable dans ce district, quatre ont été coupées, beaucoup de ponts n’ont pas résisté. « Le plus urgent est de mettre les gens à l’abri, poursuit Faisal Amin Gandapur. Nous montons des campements d’urgence, sur les hauteurs. Les hélicoptères envoient de la nourriture par les airs. Ensuite nous allons reconstruire. Nous allons donner de l’argent aux rescapés pour qu’ils puissent bâtir une nouvelle maison. Nous estimons les dégâts à 10 milliards de roupies pour notre seule région. »
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