RMC Sport

Football: le Conseil d'Etat maintient l'interdiction du hijab en compétition

Le collectif des Hijabeuses devant le Sénat, le 26 janvier 2022 à Paris

Le collectif des Hijabeuses devant le Sénat, le 26 janvier 2022 à Paris - BERTRAND GUAY © 2019 AFP

Le Conseil d'Etat a tranché en maintenant l'interdiction du port du hijab dans le football féminin. Une décision qui ne va pas dans le sens des préconisation du rapporteur public.

Le port du hijab dans le football féminin reste interdit. C'est ce qu'a décidé ce jeudi le Conseil d'Etat, contre l'avis de son rapporteur public qui avait préconisé la levée de cette interdiction, déclenchant une levée de boucliers dans la classe politique.

Dans sa décision, le Conseil d'Etat estime que les joueuses sont bien des usagères d'un service public et donc pas soumises au devoir de "neutralité", mais que la Fédération française de football (FFF) peut édicter les règles qu'elle estime nécessaires au "bon déroulement" des matchs.

Une vive polémique dans la classe politique

"Les fédérations sportives, chargées d'assurer le bon fonctionnement du service public dont la gestion leur est confiée, peuvent imposer à leurs joueurs une obligation de neutralité des tenues lors des compétitions et manifestations sportives afin de garantir le bon déroulement des matchs et prévenir tout affrontement ou confrontation", explique le Conseil d'État dans un communiqué.

L'interdiction édictée par la FFF est donc "adaptée et proportionnée". Le collectif de femmes musulmanes des "Hijabeuses" contestait devant la justice la légalité de l'article 1 du règlement de la FFF, qui prohibe depuis 2016 "tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale". Elles s'appuyaient notamment sur les règles de la Fifa qui autorisent depuis 2014 les joueuses à évoluer en compétition internationale avec leur voile.

Au cours de l'audience lundi, le rapporteur public, qui dit le droit et dont l'avis est généralement suivi, avait recommandé de leur donner raison en estimant qu'il n'y avait ni "prosélytisme", ni "provocation" dans le seul port du hijab et aucune "exigence de neutralité". Ces recommandations avaient enclenché une vive polémique dans la classe politique, la droite et l'extrême appelant à légiférer sur le port de signes religieux dans le sport.

A.Bo avec AFP