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Artémis 1: la nouvelle méga-fusée de la Nasa décolle pour la première fois vers la Lune

Ce vol test non habité a bien décollé mercredi 16 novembre, après qu'une fuite, finalement réparée, a été détectée. Elle fera le tour de la Lune sans y atterrir. Le vol doit permettre de confirmer que le véhicule est sûr pour un futur équipage.

La fusée la plus puissante du monde, SLS, a décollé mercredi 16 novembre pour la première fois depuis la Floride, pour une mission marquant le grand début du programme américain de retour sur la Lune, Artémis, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. Pour ce vol test lancé 50 ans après le dernier vol du programme Apollo, la capsule Orion, qui n'a pas d'astronaute à bord, n'atterrira pas sur la Lune mais s'aventurera jusqu'à 64.000 km derrière elle, un record pour un vaisseau habitable.

Le but de cette mission Artémis 1, qui doit durer un peu plus de 25 jours, est de vérifier que ce nouveau vaisseau est sûr pour transporter dans les toutes prochaines années un équipage jusqu'à la Lune.

Fuite de carburant

Le lancement avait été retardé cette nuit, en raison d'une fuite de carburant finalement réparée. Comme lors des précédentes tentatives, les opérations de remplissage de la fusée avec son carburant cryogénique - plus de 2,7 millions de litres d'hydrogène et d'oxygène liquides - ont donné du fil à retordre à la Nasa.

Après plusieurs heures de remplissage sans accroc, une fuite d'hydrogène, ultra-inflammable, a été détectée au pied de la fusée. Une équipe de techniciens a dû être envoyée sur le pas de tir pour effectuer des réparations, qui ont duré environ une heure. La fuite n'est pas réapparue lorsque le remplissage a repris.

«Notre heure va venir»

«Notre heure va venir et nous espérons que ce soit mercredi», avait déclaré lundi soir Mike Sarafin, responsable de la mission. Il a loué la «persévérance» de ses équipes, qui ont dû rebondir après deux tentatives de décollage ratées cet été, puis deux ouragans.

Cinquante ans après la dernière mission Apollo, ce vol test non habité, qui fera le tour de la Lune sans y atterrir, doit permettre de confirmer que le véhicule est sûr pour un futur équipage. Cette même fusée emmènera à l'avenir la première femme et la première personne de couleur sur la Lune. Malgré un lancement nocturne mercredi, quelque 100.000 personnes sont attendues pour admirer le spectacle, notamment depuis les plages environnantes.

«J'étais trop petit pour les missions Apollo donc je voulais venir pour voir le prochain décollage vers la Lune, en personne», a déclaré à l'AFP Andrew Trombley, 49 ans, sur la plage de Cocoa Beach. Cet ingénieur avait déjà fait le déplacement depuis le Missouri pour les deux premières tentatives. «J'ai hâte de la voir partir», a-t-il déclaré, arborant un t-shirt Star Wars.

«Ça fait partie de l'Amérique, c'est son essence même», a quant à elle jugé Kerry Warner, habitante de Floride de 59 ans. Les complexes opérations de remplissage de carburant doivent commencer mardi après-midi au centre spatial Kennedy, sous les ordres de Charlie Blackwell-Thompson, la première femme directrice de lancement de la Nasa. L'étage principal de la fusée, de couleur orange, sera rempli de pas moins de 2,7 millions de litres d'oxygène et d'hydrogène liquides.

Le programme cumule des années de retard

Cet été, une fuite d'hydrogène avait causé l'annulation de la deuxième tentative de décollage au dernier moment. Les procédures ont depuis été modifiées, et vérifiées avec succès lors d'un test. La première annulation était, elle, due à un capteur défectueux.

Après ces soucis techniques, deux ouragans - Ian puis Nicole - ont successivement menacé la fusée, repoussant le décollage de plusieurs semaines. Les vents de l'ouragan Nicole ont endommagé une fine couche de mastic au sommet de la fusée, mais la Nasa a estimé lundi que le risque induit était minime.

Au total, le programme cumule des années de retard et la réussite de cette mission, qui coûte plusieurs milliards de dollars, est devenue impérative pour la Nasa. Juste après le décollage, les équipes du centre de contrôle à Houston, au Texas, prendront la main.

Au bout de deux minutes, les deux propulseurs d'appoint blancs retomberont dans l'Atlantique. Après huit minutes, l'étage principal se détachera à son tour. Puis, environ 1h30 après le décollage, une dernière poussée de l'étage supérieur mettra la capsule Orion sur le chemin de la Lune, qu'elle rejoindra en quelques jours.

Là, elle sera placée sur une orbite distante durant environ une semaine, et s'aventurera jusqu'à 64.000 km derrière la Lune, un record pour une capsule habitable. Enfin, Orion entamera son retour vers la Terre, mettant à l'épreuve son bouclier thermique, le plus grand jamais construit. Il devra supporter une température moitié aussi chaude que la surface du Soleil en traversant l'atmosphère.

Si le décollage a bien lieu mercredi, la mission doit durer 25 jours et demi, avec un amerrissage dans l'océan Pacifique le 11 décembre.

Nouvelle ère

Après la fusée Saturn V des missions Apollo, puis les navettes spatiales, SLS doit faire entrer la Nasa dans une nouvelle ère d'exploration humaine, cette fois de l'espace lointain. En 2024, Artémis 2 emmènera des astronautes jusqu'à la Lune, toujours sans y atterrir. Un honneur réservé à l'équipage d'Artémis 3, en 2025 au plus tôt.

À VOIR AUSSI - Mars: les images «du plus gros nouveau cratère que la NASA ait jamais vu»

La Nasa envisage ensuite une mission par an, pour construire une station spatiale en orbite autour de la Lune, nommée Gateaway, et une base sur son pôle sud. Le but est d'y tester de nouveaux équipements: combinaisons, véhicule pressurisé, mini-centrale électrique, utilisation de l'eau glacée sur place... Le tout afin d'y établir une présence humaine durable.

Cette expérience doit préparer un vol habité vers Mars, peut-être à la fin des années 2030. Ce voyage, d'une tout autre ampleur, prendrait au minimum deux ans aller-retour.

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90 commentaires
  • gyann

    le

    Bravo! Dix mille fois bravo! Vive l'exploration spatiale!

  • DOMINIQUE MONCHAMP

    le

    Le contrôle qualité a encore des progrès à faire. C'est lorsque l'on remplit les réservoirs que l'on s'aperçoit qu'il ne sont pas étanches.

  • Bellaciao

    le

    Bigre et combien de tonnes équivalent CO2 pour ce petit tour et pluies s’en va?

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