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Le plus récent bilan du séisme au Maroc s’établit à près de 2900 morts

Deux secouristes s'affairent dans les décombres.

Des membres de l'unité militaire d'urgence sont à l'œuvre pour tenter de retrouver des survivants dans les décombres d'un immeuble près de Khair Anougal, au Maroc, trois jours après un séisme dévastateur.

Photo : Associated Press / Unité militaire d'urgence

Agence France-Presse

Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, redoublaient d'efforts lundi pour retrouver d'éventuels survivants et fournir l'assistance à des centaines de sans-abri, plus de 48 heures après le séisme qui a fait plus de 2900 morts, selon un nouveau bilan.

Le séisme, le plus meurtrier dans le royaume depuis plus de 60 ans, a dévasté vendredi soir des villages entiers dans une région située au sud-ouest de la cité touristique de Marrakech, au centre du pays, faisant 2862 morts et 2501 blessés, selon le plus récent bilan officiel publié lundi.

L'épicentre de la secousse est situé dans une zone montagneuse du Haut Atlas, où les éboulements ont encore rendu difficile l'accès aux villages sinistrés, comme dans ceux de la commune d'Ighil.

Pour acheminer des vivres aux survivants du séisme dans les petites bourgades enclavées de cette commune, les hélicoptères font des allers-retours, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une étroite route montagneuse dans cette commune était engorgée lundi par les voitures acheminant les aides et plusieurs ambulances, mais les villages les plus proches de l'épicentre du tremblement de terre restent toujours inaccessibles en raison d'éboulements.

J'ai parcouru 15 kilomètres à pied depuis mon village, où l'on a beaucoup de dégâts, pour chercher des vivres. Nos enfants n'ont plus rien à manger, confie à l'AFP Lahcen Aït Malik.

Le reportage de notre envoyée spéciale Tamara Altéresco (11 septembre 2023)

Le Maroc a accepté les offres de quatre pays d'envoyer des équipes de recherche et de sauvetage : l'Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis.

Selon des correspondants de l'AFP, des secouristes espagnols étaient présents dans deux localités frappées par le séisme au sud de Marrakech, Talat Nyaqoub et Amizmiz.

À Talat Nyaqoub, 12 ambulances ainsi que plusieurs dizaines de quatre-quatre de l'armée et de la gendarmerie ont été envoyés sur les lieux.

Non loin, une équipe de 30 pompiers espagnols, un médecin, une infirmière et deux techniciens se coordonne avec les autorités marocaines pour commencer les fouilles.

La grande difficulté réside dans les zones éloignées et difficiles d'accès comme ici, mais les blessés sont héliportés.

Une citation de Annika Coll, cheffe de l'équipe de secouristes espagnoles

C'est difficile à dire si les chances de trouver des survivants s'amoindrissent, car par exemple en Turquie [frappée d'un très violent séisme en février], nous avons réussi à trouver une femme vivante après six jours et demi. Il y a toujours de l'espoir, a-t-elle ajouté. Il est aussi important de retrouver les corps sans vie, car les familles doivent savoir et faire le deuil.

Entrevue avec Nabil Hamdaoui, un Marocain qui s'est porté volontaire pour aider les secours.

À 70 km plus au nord, une autre équipe de 48 hommes de l'Unité militaire d'urgence espagnole (UME) a établi un camp à l'entrée de la petite ville d'Amizmiz dimanche soir.

Dans le village, deux gros camions de l'armée marocaine distribuaient des centaines de couvertures à des habitants qui ont perdu leurs logements, a constaté une journaliste de l'AFP.

Ma mère est morte, sa maison détruite. Mon logement à Amizmiz n'est plus sûr, donc on dort dehors sous des tentes avec mes deux enfants de 4 mois et 6 ans, se désole Hafid Ait Lahcen, 32 ans.

Personne des autorités ne nous a proposé de relogement. On est complètement perdus, déplore ce travailleur du bâtiment.

Des femmes sont postées près d'un camion, entourées de sacs et de biens divers, au milieu des décombres.

Une famille s'apprête à charger ses affaires dans un camion après qu'un violent séisme a endommagé sa maison près de Marrakech, au Maroc.

Photo : Associated Press / Mosa'ab Elshamy

Dans plusieurs localités, des membres des forces de sécurité continuent d'aider à creuser des tombes pour les victimes, alors que d'autres installent des tentes jaunes pour les sinistrés.

Dans le village isolé de Imi N'Talat, au sud-ouest de Marrakech, des bénévoles ont travaillé d'arrache-pied dimanche soir pour extraire des corps ensevelis sous les décombres, selon une correspondante de l'AFP.

Je suis venu pour prêter main-forte, car personne n'est là pour eux. On a sorti déjà six corps, explique à l'AFP Yassine Ait Addi, venu d'un village voisin.

Le reportage de notre envoyée spéciale Tamara Altéresco (10 septembre 2023)

Le séisme a atteint une magnitude de 7, selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain). Il est le plus puissant à n'avoir jamais été mesuré au Maroc.

Il est aussi le plus meurtrier au Maroc, depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960 : entre 12 000 et 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.

Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a présidé lundi une réunion consacrée notamment à la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées.

Les citoyens qui ont perdu leur logement recevront des indemnités [...] une offre claire sera annoncée prochainement, a-t-il déclaré.

Selon lui, des solutions sont actuellement à l'étude pour les personnes sans-abri.

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