E-commerceJouets pas chers sur internet: attention, danger!
L’Association suisse des jouets a fait tester 18 produits parmi les plus vendus sur les boutiques chinoises à bas prix Temu et Shein. Seuls trois se sont révélés sans danger pour les petits.
Les yeux de cette peluche populaire se détachent très facilement.
Si vous faites des recherches pour des vêtements, de l’électronique ou des jouets sur le Net, il y a fort à parier que les boutiques chinoises à bas prix comme Temu et Shein vous fassent des propositions et vous demandent de télécharger leur app. Les offres bon marché sont souvent suivies par celles de jouets. Mais ceux-ci peuvent se révéler dangereux pour la sécurité des enfants, ont révélé des tests.
L’Association suisse des jouets (ASJ) a fait tester par un laboratoire indépendant 18 articles pour enfants parmi les plus vendus sur Temu et Shein. Trois seulement étaient sans danger et quinze auraient été interdits à l’importation. Six produits auraient même fait l’objet d’un rappel immédiat! Sandro Küng, de l’ASJ, se dit outré, d’autant plus que le problème s’était déjà présenté avec Alibaba. «Les revendeurs suisses respectent les normes, font tester leurs produits par les laboratoires cantonaux et suivent des formations sur la sécurité des jouets, tandis que les magasins chinois, qui réalisent des milliards de chiffre d’affaires en Suisse, ne paient ni TVA ni frais de port, ce qui met nos enfants en danger. Et les autorités ne font rien pour y remédier!» Il aimerait que Berne introduise une loi interdisant ces produits, comme dans l’Union européenne.
Rien d’illégal
Sarah Camenisch, porte-parole de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, confirme que les boutiques en ligne étrangères ne sont pas soumises à la législation suisse. «Elles peuvent donc proposer des produits qui ne sont pas commercialisables ici», explique-t-elle. Il appartient aux acheteurs de redoubler de vigilance.
L’entreprise Temu rappelle qu’elle s’est engagée à respecter les lois et les réglementations de tous les pays et régions où elle opère. Et promet d’examiner les produits incriminés.
Six objets et leurs défauts
Un collier de Temu avec un pendentif en forme de cœur et une licorne contenait des niveaux beaucoup trop élevés de cadmium, un métal lourd toxique (17,83%). En Suisse, la limite est fixée à 0,01%.
Les autocollants 3D de Temu contenaient 1,7% de plastifiants (phtalates), ce qui est également nettement supérieur à la limite.
Un renard en tissu de Temu avait les yeux qui se détachaient facilement. En raison de leur taille, ils présentent un risque d’étouffement pour un enfant.
Un masque éclairé de Temu contenait des compartiments de batterie insuffisamment sécurisés.
Un tapis de bébé Temu portait le label CE, ce qui signifie qu’il est conforme aux directives européennes. Mais il n’en est rien.
Le kit de maquillage Princess Play de Temu ne contenait pas de date de péremption ni d’informations sur la composition des ingrédients.