
JUSTICE - Il y a une part « d’insondable, qui nous échappe » dans ce crime. C’est par ces mots que l’avocat général avait conclu ses réquisitions en réclamant une peine « lourde » à l’encontre de Myriam Jaouen, accusée d’avoir, en 2022, empoisonné un bébé dont elle avait la garde en tant qu’employée de crèche.
Avant le verdict de ce procès à Lyon ce jeudi 3 avril, trente ans de réclusion criminelle, dont 20 ans incompressibles, avaient été requis contre cette femme, qui avait fini par avouer cet empoisonnement au Destop car elle ne supportait plus, selon ses explications, les pleurs de la petite fille, prénommée Lisa, tuée à une semaine de son premier anniversaire. Finalement, les jurés de la cour d’assises du Rhône ont été légèrement moins sévères que les réquisitions du parquet en condamnant Myriam Jaouen à 25 années de réclusion.
Avant cette décision du tribunal, l’avocat général avait notamment dénoncé la « lâcheté » de l’accusée juste après les faits : elle n’avait pas appelé les secours elle-même, avait fait disparaître la bouteille de liquide incriminée, avait fini sa journée de travail avant d’aller faire du shopping. Sans oublier son apparente indifférence à « l’agonie » du bébé. Il avait alors assumé de réclamer une peine « lourde ».
« Je regrette tellement »
Au cours du procès, la jeune trentenaire avait reconnu avoir maintenu la tête de l’enfant et versé le produit directement dans sa bouche. « Huit minutes seule avec un enfant quand on est diplômée d’un CAP petite enfance, est-ce que c’est insurmontable ? », s’est d’ailleurs interrogé le magistrat au sujet de court intermède lors duquel le drame s’est joué.
« Quelle explication rationnelle à faire ingérer de l’acide sulfurique à une enfant ? », avait également lancé le magistrat. « Il n’y en a pas », a ensuite répondu Me Maylis Leduc, en charge de la « très lourde tâche » de défendre l’accusée avec sa consœur Me Julia Coppard.
Malgré les failles mises en lumière lors du procès, une « immaturité absolue » et son manque d’expérience, Myriam Jaouen avait été embauchée par le groupe People & Baby qui gérait la micro-crèche Danton Rêve. Le 22 juin 2022, elle était seule à l’ouverture de l’établissement, quand le père de Lisa était venu déposer le nourrisson, qui « ne pleurait pas » selon son témoignage poignant. Quelques minutes plus tard, deux femmes venues déposer leurs fils ont trouvé l’employée en panique, et l’enfant en train de vomir.
« Je comprends la souffrance des parents, je comprends aussi leur colère », a seulement lâché Myriam Jaouen lors de son ultime prise de parole avant la délibération des jurés. « Je regrette tellement », a-t-elle ajouté, assurant une dernière fois ne pas avoir voulu tuer Lisa.
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