Fronde des policiers : Darmanin "comprend la colère" des agents et "soutient totalement" leur patron

par Sarah BOUMGHAR
Publié le 27 juillet 2023 à 21h02, mis à jour le 28 juillet 2023 à 0h40

Source : Sujet TF1 Info

Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé à propos du mouvement de contestation qui a gagné les commissariats.
Il a assuré "soutenir totalement" le directeur général de la police nationale, critiqué pour avoir remis en cause la détention provisoire d'un fonctionnaire mis en examen.
Gérald Darmanin a reçu jeudi soir les syndicats de police, qui l'ont jugé "à l'écoute".

Il avait jusque-là gardé le silence. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à la faveur d'un déplacement ce jeudi dans un commissariat du 19e arrondissement de Paris, s'est exprimé au sujet de la fronde des policiers. "Je les comprends. Je comprends cette émotion, je comprends cette colère et je comprends cette tristesse", a déclaré le locataire de la place Beauvau, après avoir évoqué la mobilisation des forces de l'ordre lors des violences urbaines qui ont secoué le pays à la suite à la mort du jeune Nahel, tué le 27 juin dernier par un policier à Nanterre. "On leur crache dessus, on les insulte, on les vilipende", a-t-il dénoncé, après avoir fait référence à "des partis politiques qui disent que la police tue".

Gérald Darmanin était notamment accompagné du patron de la police nationale Frédéric Veaux, dont les propos avaient provoqué un tollé chez les magistrats et la classe politique, quand il avait estimé qu'"avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison". "Je le soutiens totalement", a déclaré le ministre de l'Intérieur, rendant hommage à "un grand policier, un grand flic".

"Moins de 5% des policiers en arrêt maladie"

À propos du mouvement de contestation au sein de la police, qui consiste pour les agents à se mettre en arrêt maladie ou à n'assurer que le service minimum dans les commissariats - ils n'ont pas le droit de grève -, Gérald Darmanin a affirmé que "moins de 5% des policiers, soit se sont mis en arrêt maladie, soit ont refusé d'aller au travail". Aucun chiffre n'avait été jusqu'ici communiqué par le ministère de l'Intérieur. 

La fronde au sein de la police est née après l'incarcération d'un agent de la BAC de Marseille. Ce dernier, et trois de ses collègues, sont soupçonnés d'avoir passé à tabac Hedi, un jeune homme de 21 ans, dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier dans une ruelle de la cité phocéenne. Grièvement blessé, il raconte, entre autres, avoir reçu un projectile de flashball dans la tête et avoir été roué de coups. 

S'il a refusé de commenter l'affaire, Gérald Darmanin a néanmoins déclaré que "s'il y a eu faute, elle sera sanctionnée par la justice". "Je veux évidemment apporter mon soutien à toute personne qui se sent blessée", a-t-il indiqué, avant d'ajouter que "les policiers ne réclament pas l'impunité, ils réclament le respect. (...) ils ne peuvent pas être les seules personnes en France pour qui la présomption d'innocence ne compte pas". Il a cependant souligné que la "fatigue" et la "colère" des policiers ne devaient pas leur faire "oublier le sens" de leur mission", "au service de la population".

Le ministre de l'Intérieur a ensuite eu une réunion d'une heure avec les représentants syndicaux à l'issue de laquelle ces derniers ont indiqué que le ministre avait été "plutôt à l'écoute" et qu'il s'était "engagé à avoir des pistes de réflexion sur la détention provisoire des policiers"

"Il ne voit pas d'inconvénients en tout cas à travailler sur l’article 144 du code de procédure pénale qui est la détention provisoire afin qu'on mette une clause et que notamment les forces de l'ordre soient exclues de ce dispositif, dans l'exercice de leur mission bien évidemment", a assuré Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance.


Sarah BOUMGHAR

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info