De Corcoran, Californie – Ce n’est pas un secret pour les habitants de la région : le cœur de la Central Valley [qui s’étend du nord au sud de l’État de Californie] était naguère le plus grand réservoir d’eau douce à l’ouest du Mississippi, avant qu’il ne soit corseté par des barrages et asséché pour laisser la place à un empire agricole, au milieu du XXe siècle.

Pourtant, même les habitants de longue date ont été stupéfiés cette année par la vitesse à laquelle le lac Tulare a refait surface : en moins de trois semaines, une succession de tempêtes carabinées a transformé une zone desséchée de 75 kilomètres carrés en une véritable mer dont le niveau continue de monter.

Une catastrophe au ralenti

Le retour du lac Tulare est une véritable catastrophe au ralenti pour les agriculteurs et les habitants du comté de Kings, qui héberge 152 000 âmes et un secteur agricole qui pèse 2 milliards de dollars [1,8 milliard d’euros], expédiant du coton, des tomates, du carthame, des pistaches, du lait et quantité d’autres denrées à travers le globe.

Plus le lac Tulare s’étend, plus son niveau monte, et plus le risque s’accroît que des récoltes entières soient perdues, que des habitations soient inondées et que des entreprises boivent le bouillon.

L’enchaînement inattendu de rivières atmosphériques qui se sont abattues sur la Californie ces trois derniers mois a d’ores et déjà saturé le sol en eau, submergé les canaux et ouvert des brèches dans les digues. La crainte est désormais que le mant