Il n’y a décidément pas de répit. Un nouveau séisme de magnitude 6,3 sur l’échelle de Richter a touché, mercredi 11 octobre, l’ouest de l’Afghanistan, selon le service sismologique américain (USGS), après celui de samedi qui a fait plus de 1 000 morts dans la même région, selon un nouveau bilan du ministère de la santé. Le séisme s’est produit à une faible profondeur vers 5 h 10 heure locale (2 h 40, heure de Paris), son épicentre se situant à environ 29 kilomètres au nord de la ville d’Herat, a déclaré l’USGS.
Selon le ministre de la santé afghan, Qalandar Ebad, ce nouveau séisme a fait au moins 1 mort et 130 blessés. Des milliers de personnes sont déjà sans abri après la destruction de leur maison samedi par le premier séisme de magnitude 6,3 sur l’échelle de Richter, suivi de huit répliques.
Le ministre a en outre revu à la baisse le bilan du premier séisme, pour l’établir à « plus de 1 000 morts », attribuant la confusion sur les chiffres à l’isolement des zones les plus touchées et à un double comptage par différents services impliqués dans les secours. En effet, les autorités locales et nationales avaient donné des chiffres parfois contradictoires sur le nombre des morts dans le premier séisme, le fixant dans un premier temps à 2 053.
L’aide a atteint les villages isolés
Les Nations unies avaient établi, mardi, un bilan à environ 1 300 morts et 500 disparus, dont une majorité de femmes. L’organisation estime que plus de 12 000 personnes, membres de 1 700 familles, ont été affectées, et que « 100 % » des maisons ont été détruites dans onze villages du district rural de Zendeh Jan, situé à quelque 30 kilomètres au nord-ouest de la ville d’Herat, capitale de la province du même nom.
Des camions pleins de nourriture, d’eau et de couvertures sont arrivés dans les villages isolés, où des tentes bleues ont été dressées au milieu des ruines. « Il y a des familles qui n’ont plus personne en vie », soupire Ali Mohammad, 50 ans, à propos du village de Nayeb Rafi, qui abritait auparavant 2 000 familles. « Il ne reste plus personne, pas une femme, pas un enfant, personne. »
« Il ne reste plus une seule maison, pas même une pièce où nous pourrions passer la nuit », témoigne Mohammad Naeem, 40 ans, qui a perdu douze membres de sa famille, dont sa mère.
Les blessés n’ont nulle part où aller
A Herat, l’association Médecins sans frontières souligne que les blessés qui doivent sortir de l’hôpital n’ont nulle part où aller. La mise à disposition à grande échelle d’abris, à l’approche de l’hiver, sera un défi pour les autorités talibanes afghanes, qui ont pris le pouvoir en août 2021 et entretiennent des relations tendues avec les organisations d’aide internationale.
La plupart des habitations des zones rurales afghanes sont faites de boue et construites autour de poteaux de soutien en bois, avec peu d’armatures en acier ou en béton. Les familles étendues, multigénérationnelles, vivent généralement sous le même toit, ce qui signifie que les tremblements de terre graves peuvent dévaster les communautés.
L’Afghanistan souffre déjà d’une grave crise humanitaire, avec le retrait généralisé de l’aide étrangère à la suite du retour au pouvoir des talibans. La province d’Herat, à la frontière avec l’Iran, compte environ 1,9 million d’habitants et ses communautés rurales souffrent de sécheresse depuis des années.
Les tremblements de terre sont fréquents en Afghanistan, mais celui de samedi est le plus meurtrier qu’ait connu le pays, pauvre et ravagé par la guerre, en plus de vingt-cinq ans. En juin 2022, un séisme de magnitude 5,9 sur l’échelle de Richter avait fait plus d’un millier de morts et des dizaines de milliers de sans-abri, dans la province pauvre de Paktika (Sud-Est).
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