De « Barbie » à la Croisette : Greta Gerwig présidente du prochain festival de Cannes

A 40 ans, la réalisatrice américaine, auréolée du succès de son adaptation de « Barbie », sera en charge de désigner le film qui succédera à « Anatomie d’une chute ».

Greta Gerwig présidera le prochain festival de Cannes

Greta Gerwig présidera le prochain festival de Cannes CHRIS DELMAS / AFP

Le prochain festival de Cannes risque de remplacer son traditionnel tapis rouge par un splendide tapis rose. Le plus grand rendez-vous international de cinéma a en effet annoncé jeudi 14 décembre avoir choisi Greta Gerwig, la réalisatrice de « Barbie » et figure de proue du cinéma d’auteur américain, pour présider sa 77e édition.

La réalisatrice de 40 ans, également actrice et scénariste, succédera du 14 au 25 mai prochain au Suédois Ruben Östlund, dont le jury a attribué cette année la Palme d’or à « Anatomie d’une chute ».

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Elle est « la première cinéaste américaine à endosser » ce rôle, a souligné le festival. Et sa présence donnera un souffle de jeunesse à la Croisette : Cannes n’a pas eu de présidente aussi jeune depuis Sophia Loren et ses 31 ans... en 1966.

C’est aussi la première réalisatrice depuis l’actrice Cate Blanchett en 2018 à accéder à cette fonction prestigieuse, où les hommes restent sur-représentés à de notables exceptions près, comme Jane Campion ou Isabelle Huppert.

« J’aime profondément les films », a déclaré la réalisatrice américaine dans un communiqué du festival.

« J’aime les faire, j’aime aller les voir, j’aime en parler des heures. En tant que cinéphile, Cannes a toujours été pour moi l’acmé de ce que le langage universel des films peut représenter. »

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En annonçant dès décembre qu’il s’offrait une réalisatrice très en vue, le plus grand festival de cinéma au monde coupe l’herbe sous le pied d’un de ses cadets, la Berlinale, qui se tient en février.

Le festival allemand vient à peine d’annoncer lundi sa présidente du jury, elle aussi âgée de 40 ans, l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, première personne noire à occuper cette fonction.

Cinéma grand public ET d’auteur

Le buzz cannois démarre très tôt, avant même le début de la course aux Oscars, repoussée au 10 mars après six mois de grève historique qui ont paralysé Hollywood. Une saison des prix pour laquelle Greta Gerwig figure parmi les favorites : « Barbie », avec Margot Robbie et Ryan Gosling, est en pole position dans la course pour les Golden Globes, avec des nominations dans neuf catégories.

La réalisatrice a en tout cas déjà conquis le public : elle est entrée avec ce film cette année dans l’histoire d’Hollywood comme la réalisatrice la plus « bankable » (rentable), la première à franchir le cap du milliard d’euros de recettes. Sorti à l’été, le film a engrangé plus de 1,44 milliard de dollars dans le monde.

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Au-delà de cette comédie délirante au message féministe dont elle a co-écrit le scénario, Greta Gerwig s’est fait connaître comme « égérie du ciné américain indépendant », rappelle le festival.

Elle a réalisé « Lady Bird » (2017), une comédie sur l’adolescence qui l’avait mise en lice pour l’Oscar avec Saoirse Ronan. Elle retrouve l’actrice, accompagnée d’Emma Watson, Florence Pugh et Laura Dern pour son adaptation modernisée et féministe d’un classique de la littérature américaine, « Les filles du docteur March » (2020).

Celle qui prépare une adaptation du « Monde de Narnia » pour Netflix a aussi joué dans plus d’une vingtaine de films, dont la comédie en noir et blanc « Frances Ha », co-écrit avec son compagnon, le réalisateur Noah Baumbach, ou dans le film de ce dernier « White Noise », aux côtés d’Adam Driver.

« Ce choix est une évidence tant Greta Gerwig incarne audacieusement le renouveau du cinéma mondial », ont déclaré la présidente du festival Iris Knobloch et son délégué général Thierry Frémaux. « Au-delà du 7e art, elle apparait aussi comme la représentante d’une époque qui abolit les frontières et mélange les genres pour faire triompher intelligence et humanisme ».

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En nommant Greta Gerwig, le festival met aussi en avant la persistance de ses liens avec la puissante industrie américaine.

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La nomination l’an dernier à la présidence d’Iris Knobloch, venue de Warner, a conforté cette lune de miel entre Hollywood et la Croisette. Cannes a ainsi été le théâtre cette année du retour de légendes comme Harrison Ford (« Indiana Jones ») ou Martin Scorsese (« Killers of the Flower Moon »).

Le festival doit encore dévoiler dans les mois qui viennent la composition du reste du jury ainsi que la liste des films en sélection officielle.

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