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Santé

"Menace numéro 1": des scientifiques affirment que la prochaine pandémie sera une grippe

Image d'illustration - un technicien dans un laboratoire en Chine analysant des tests Covid-19, le 23 octobre 2021

Image d'illustration - un technicien dans un laboratoire en Chine analysant des tests Covid-19, le 23 octobre 2021 - STR / AFP

Une enquête internationale révélée par le Guardian montre que la majorité des experts croient que la prochaine pandémie sera causée par un virus de la grippe.

La grippe, prochaine pandémie? C'est l'avis de très nombreux scientifiques, consultés lors d'une enquête internationale dont le contenu est dévoilé par le Guardian ce samedi 20 avril avant sa publication la semaine prochaine.

Selon cette étude, 57% des plus grands experts en maladies infectieuses - 187 ont été interrogés - croient qu'une souche du virus de la grippe sera la cause de la prochaine épidémie mondiale.

"Chaque hiver, la grippe fait son apparition. On pourrait qualifier ces épidémies de petites pandémies. Elles sont plus ou moins contrôlées parce que les différentes souches qui les provoquent ne sont pas assez virulentes - mais ce ne sera pas nécessairement le cas pour toujours", explique au quotidien britannique Jon Salmanton-García, chercheur à l'université de Cologne qui a dirigé l'étude.

Maladie "X"

Pour 21% des scientifiques participant à l'étude, la seconde cause la plus probable d'une pandémie, après la grippe, serait une maladie "X", c'est-à-dire un pathogène inconnu à ce jour. Cette hypothèse est notamment étudiée par le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) qui a succédé au Conseil scientifique chargé d'éclairer les pouvoirs publics sur la pandémie de Covid-19.

Le coronavirus pourrait justement ressurgir, estiment 15% des scientifiques interrogés, et être à l'origine d'une nouvelle pandémie. Toutefois, "la grippe reste, dans une très large mesure, la menace numéro 1 en termes de potentiel pandémique aux yeux d'une grande majorité de scientifiques mondiaux", selon Jon Salmanton-García.

Jeudi 18 avril, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part de son "énorme inquiétude" face à la propagation croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces.

La crainte est que le virus du H5N1, qui chez les personnes contaminées par leur contact avec des animaux infectés a démontré "un taux de mortalité extraordinairement élevé", s'adapte pour devenir capable de se transmettre d'humain à humain. Il n'y a pour l'heure aucune preuve d'une transmission d'humain à humain du H5N1.

Entre 2003 et le 1er avril 2024, l'OMS a déclaré avoir enregistré un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès, ce qui porte le taux de létalité à 52%.

François Blanchard