Deux jours de grève dans l’audiovisuel public contre un possible rapprochement
Conflit social•France Télévisions et Radio France sont en grève pour protester contre le projet gouvernemental de rapprochement des deux entreprises publiques20 Minutes avec AFP
L’audiovisuel public se met en grève. Deux jours de mobilisation sont prévus ce lundi et mardi, notamment à Radio France et France Télévisions en tête. Les organisations syndicales protestent contre le projet gouvernemental de rapprochement des deux entreprises publiques, avant le début de son examen à l’Assemblée nationale.
A France Télévisions, l’ensemble des syndicats a déposé un préavis de grève commun, pour les deux journées. A Radio France, l’intersyndicale a appelé à la grève mardi, et la CGT y a ajouté un deuxième préavis pour ce lundi, s’alignant sur le mouvement à France Télévisions. Des préavis ont également été déposés dans les deux autres entreprises publiques potentiellement concernées par la réforme, France Médias Monde et l’INA (Institut national de l’audiovisuel).
Une réforme « indispensable » pour Rachida Dati
Outre ces mouvements sociaux, la CGT organise une « soirée festive », ce lundi à la Bourse du Travail à Paris, pour contester le projet de réforme porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Le texte sur lequel il s’appuie, une proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (Union centriste), doit être examiné mardi en commission à l’Assemblée nationale. Les opposants prévoient un rassemblement près du Palais Bourbon à partir de 14 heures.
Le texte prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait les entreprises concernées, sous l’autorité d’un ou d’une présidente. « Ce projet de réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public et les baisses budgétaires associées auront de graves conséquences s’il est adopté », écrivent les syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ et SUD de France Télévisions dans leur préavis de grève. « Ce projet aura pour conséquence de démanteler notre entreprise en la plaçant sous la tutelle de France Télévisions », jugent quant à eux les syndicats de Radio France.
Le projet initial prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale mi-2024. Dans un entretien publié dimanche dans Le Parisien, Rachida Dati explique les raisons d’une réforme qu’elle juge « indispensable », au vu du « contexte très concurrentiel avec des groupes privés très structurés » afin de créer « un groupe audiovisuel public fort ». « Cette holding préserve l’indépendance, les identités de chaque entité et leurs spécificités. Il ne s’agit pas de les fusionner, assure-t-elle. Comme les actuels PDG de France Télévisions et de Radio France, celui de France Médias sera désigné pour cinq ans par l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) et chaque filiale aura son propre conseil d’administration. » Des arguments qui peinent à convaincre les syndicats.