Alex Batty avait disparu en 2017, à l’âge de 11 ans. Ce jeune Britannique, qui a aujourd’hui 17 ans, a été retrouvé cette semaine près de Toulouse. Il sera rapatrié ce week-end au Royaume-Uni et sa grand-mère maternelle en aura la garde, a annoncé vendredi 15 décembre l’adjoint au procureur de la République de Toulouse. Il quittera la France en partant de Toulouse ou Bordeaux, où se trouve le consulat britannique, a détaillé, lors d’une conférence de presse, le magistrat Antoine Leroy.
Deux gendarmes ayant recueilli les premières déclarations de l’adolescent étaient présents à la conférence de presse. M. Leroy a décrit le « périple » d’Alex Batty, de sa mère, Melanie Batty, et de son grand-père David Batty, passés par l’Espagne puis le Maroc, avant de rejoindre les Pyrénées françaises où, selon les enquêteurs, ils auraient séjourné dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Ariège.
Une vie nomade dans une communauté « spirituelle »
Pendant six ans, dont deux en France, il a vécu une vie « nomade » au sein d’une communauté « spirituelle », ne restant jamais plus de quelques mois au même endroit, a décrit le procureur adjoint. Si le jeune homme n’a évoqué devant les enquêteurs aucune violence physique au cours des six ans qu’a duré son enlèvement, il a en revanche « indiqué avoir subi des agressions sexuelles quand il était petit », à l’âge de « 5 ou 6 ans (…) au sein de sa famille, sans en dire plus », a noté M. Leroy.
Alex Batty, décrit par le procureur adjoint comme étant d’une « intelligence vive, très calme », aurait décidé de s’échapper après que sa mère lui a annoncé son intention de rallier la Finlande, où elle se trouve « probablement désormais », sans le grand-père, qui serait mort il y a six mois.
L’adolescent, qui ne parle qu’anglais, a marché pendant quatre nuits, en direction de Toulouse, avant d’être découvert à 3 heures du matin mercredi, selon le magistrat, par un jeune livreur qui l’a amené à la gendarmerie de Saint-Félix-Lauragais, d’où il a été confié à la brigade des recherches à Villefranche-de-Lauragais.
Reconstituer son parcours
Si la seule enquête judiciaire ouverte dans cette affaire est aux mains de la justice britannique, la justice française va désormais « essayer de reconstituer le parcours de ce jeune en France », a conclu l’adjoint du procureur.
Actuellement, le jeune homme « est à l’abri, les services sociaux l’ont pris en charge », avait précisé le procureur de Toulouse plus tôt dans la journée, sans donner le lieu exact où il se trouvait. « On est en contact, bien entendu, avec la police britannique (…). On est en lien étroit avec eux pour organiser » ce rapatriement, a-t-il poursuivi, précisant : « La reconnaissance est bien établie, il n’y a pas de souci. »
« Je suis très heureuse », a déclaré Susan Caruana, la grand-mère de l’adolescent, au journal britannique The Sun, jeudi. « Je lui ai parlé cet après-midi et il n’y a aucun doute que c’est lui. Quand il était avec nous, je parlais à un enfant, maintenant je parle à un homme », a-t-elle par ailleurs affirmé au Times. « C’est tellement inouï de ne pas savoir si quelqu’un est mort ou vivant », a encore dit Mme Caruana au quotidien britannique.
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