Ces annonces suffiront-elles à calmer la contestation contre le gouvernement qui s’exprime dans les universités depuis plusieurs semaines ? La ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a créé la surprise, mercredi 29 mars, en convoquant la presse en urgence pour lui faire part d’une réforme des bourses sur critères sociaux à la rentrée, dont la teneur était attendue par les organisations étudiantes depuis le mois de janvier.
Mme Retailleau avait lancé, le 7 octobre 2022, une concertation concernant la vie étudiante, dans le cadre du Conseil national de la refondation consacré à la jeunesse. La feuille de route était connue depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, qui avait promis de s’attaquer à l’éviction mécanique d’une partie des foyers modestes dans l’accès aux bourses, due aux effets de seuil. Vingt euros de revenus annuels en plus pour les parents peuvent entraîner une baisse de la bourse perçue par l’étudiant de 90 euros par mois.
A la rentrée 2023, le barème d’éligibilité aux bourses sera rehaussé de 6 %, ce qui correspond à une hausse de près de 20 % du budget consacré. Grâce à cette mesure, 35 000 étudiants, issus des classes moyennes, vont devenir boursiers, alors qu’ils n’auraient pas bénéficié de cet accompagnement si les paramètres étaient demeurés inchangés, fait valoir le ministère de l’enseignement supérieur.
Pour ces nouveaux entrants, le gain annuel sera de 1 450 euros de bourse, laquelle est versée sur dix mois. Sachant qu’un boursier est exonéré des frais d’inscription universitaire et de la cotisation vie étudiante et de campus (CVEC) et qu’il bénéficie du repas à 1 euro dans les restaurants universitaires, le ministère estime ces avantages complémentaires à un « gain de pouvoir d’achat » qui équivaut au minimum à 700 euros par an.
37 euros mensuels en plus pour tous les échelons
La révision du barème d’allocation, une première depuis 2013, permettra aussi à environ 140 000 étudiants (soit près d’un étudiant boursier sur cinq) d’accéder à l’échelon supérieur, et donc de voir une nette augmentation de leur montant de bourse. « Cette décision permet plus de boursiers reclassés que lors de toutes les précédentes réformes », affirme l’entourage de Sylvie Retailleau.
Les montants de bourse seront revalorisés de 37 euros pour tous les échelons, « ce qui correspond à une augmentation à hauteur de l’inflation, soit 6,2 %, pour l’échelon le plus élevé, et à hauteur de 34 % pour le premier échelon, qui touche la bourse la moins élevée [actuellement à 108 euros mensuels sur dix mois, et qui va passer à 145 euros] et que nous assumons donc de mieux revaloriser », détaille le ministère.
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