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Le Honduras veut établir des relations « officielles » avec la Chine, Taïwan évoque une « mauvaise décision »

L’annonce de la présidente du Honduras devrait entraîner de facto une rupture des liens avec Taïwan, puisque la Chine n’accepte pas que des pays puissent avoir des relations diplomatiques à la fois avec elle et avec cette île dont elle revendique la souveraineté.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 mars 2023 à 04h43, modifié le 15 mars 2023 à 11h01

Temps de Lecture 2 min.

La présidente du Honduras, Xiomara Castro, à New York, le 20 septembre 2022.

Le Honduras effectue une bascule dans ses relations internationales en se rapprochant officiellement de Pékin. « J’ai donné instruction au ministre des affaires étrangères, Eduardo Reina, de gérer l’ouverture de relations officielles avec la République populaire de Chine », a annoncé, mardi 14 mars sur Twitter, la présidente hondurienne, Xiomara Castro.

Cette décision devrait de facto entraîner une rupture entre le Honduras et Taïwan, puisque la Chine communiste, qui revendique la souveraineté sur Taïwan, n’accepte pas que des pays puissent avoir des relations diplomatiques à la fois avec elle et avec Taipei.

« Nous demandons au Honduras de bien réfléchir et de ne pas tomber dans le piège de la Chine en prenant une mauvaise décision qui nuirait à l’amitié à long terme entre Taïwan et le Honduras », a réagi le ministère des affaires étrangères taïwanais dans un communiqué. La Chine, par la voix d’un porte-parole de sa diplomatie, Wang Wenbin, a, elle, salué la décision du Honduras, se disant « disposée à développer des relations d’amitié et de coopération avec tous les pays du monde, y compris le Honduras sur la base du principe d’une seule Chine ».

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Seuls quatorze pays dans le monde reconnaissent Taïwan, dont le Paraguay, Haïti, le Vatican et plusieurs petites nations insulaires des Caraïbes et du Pacifique.

Xiomara Castro, qui a pris ses fonctions au début de 2022, avait annoncé avant son arrivée au pouvoir son intention de reconnaître « immédiatement » la Chine. Mais Tegucigalpa avait par la suite fait savoir que les relations avec Taïwan se poursuivaient, après une visite du vice-président taïwanais, William Lai, pour l’investiture de Mme Castro.

Barrages financés par Pékin

Le tweet de Mme Castro « ne clarifie pas quel type de relations » le Honduras souhaite nouer avec Pékin, fait remarquer l’analyste hondurien, Raul Pineda. « S’il s’agit de relations diplomatiques, cela va entraîner une rupture avec Taïwan et une prise de distance avec les Etats-Unis », a-t-il ajouté, les relations entre Washington et Pékin étant actuellement très tendues.

Le 1er janvier 2023, le chef de la diplomatie hondurienne avait rencontré le vice-ministre des affaires étrangères chinois, Xie Feng, en marge de la cérémonie d’investiture du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva. Le 2 février, M. Reina avait annoncé des négociations avec la Chine pour construire un barrage hydroélectrique, tout en démentant que Tegucigalpa voulait reconnaître diplomatiquement Pékin. La Chine avait déjà financé à hauteur de 300 millions de dollars (279 millions d’euros environ) un autre barrage au Honduras, inauguré en 2021 par le président de l’époque, Juan Orlando Hernandez.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les Etats-Unis face au dilemme de la défense de Taïwan

L’Amérique latine a été un important champ de bataille diplomatique entre Pékin et Taipei depuis 1949, date à laquelle les communistes ont pris le pouvoir en Chine continentale et où le gouvernement nationaliste s’est réfugié sur l’île de Taïwan. Alignés sur Washington, tous les pays d’Amérique centrale sont restés pendant des décennies liés à Taïwan. Mais aujourd’hui, seuls le Honduras, le Guatemala et Belize entretiennent des liens avec l’île. Le Costa Rica (en 2007), le Panama (2017), le Salvador (2018) et le Nicaragua (2021) ont rompu avec Taipei et ont reconnu Pékin.

Le Monde avec AFP

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