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Précarité : un Français sur deux affirme réduire sa consommation de produits d'hygiène

Dans un contexte inflationniste, les Français sont de plus en plus nombreux à renoncer à l'achat de produits d'hygiène de base, avance une étude publiée ce lundi. Les jeunes et les plus pauvres sont particulièrement concernés.

Un Français sur cinq (22 %) doit arbitrer entre l'achat d'un produit d'hygiène et de la nourriture.
Un Français sur cinq (22 %) doit arbitrer entre l'achat d'un produit d'hygiène et de la nourriture. (Jean Claude Moschetti/REA)

Par Tifenn Clinkemaillié

Publié le 26 févr. 2024 à 08:49Mis à jour le 26 févr. 2024 à 08:50

Savon, shampoing, dentifrice, papier toilette, serviettes hygiéniques… Déjà durement impactés par l'augmentation des coûts de l'énergie ou de l'alimentation, les Français sont aussi confrontés à la hausse des prix des produits d'hygiène de base.

Et certains doivent même s'en priver. Un Français sur deux déclare ainsi réduire sa consommation de produits d'hygiène essentiels, alerte le 4e baromètre « Hygiène et Précarité en France », réalisé par l'Ifop pour l'association Dons solidaires, et publié ce lundi. Une proportion en forte hausse par rapport à 2023, où ils étaient un tiers (34 %) à se résoudre à faire ce choix.

Les jeunes en première ligne

Plus inquiétant encore, un Français sur cinq (22 %) doit même arbitrer entre l'achat d'un produit d'hygiène et de la nourriture. Les jeunes de moins de 25 ans (40 %) et les catégories les plus pauvres de la population (45 %) sont particulièrement concernés.

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Dans le détail, les Français se privent avant tout de déodorant (16 %), de shampoing (12 %), de dentifrice (10 %) ou encore de papier toilette (9 %). Ces proportions explosent chez les jeunes : 29 % des moins de 25 ans indiquent renoncer à acheter du déodorant et 25 % du shampoing. Ils sont aussi un quart à limiter l'achat de brosses à dents (25 %).

« Ce renoncement est vécu d'autant plus douloureusement que c'est au sein des jeunes générations que le malaise à l'égard de l'apparence physique est le plus marqué », note l'étude. Un tiers des jeunes (33 %) déclarent ressentir de l'anxiété à l'égard de leur hygiène personnelle, contre 13 % des Français.

Hard discount et solidarité

Pour pallier à ce renoncement, les stratégies de contournement sont de mise : 41 % des familles surveillent leur utilisation du gel douche et du shampoing, 23 % des foyers contrôlent leur utilisation de papier toilette (+10 points par rapport à 2023). Ils sont aussi 15 % à se laver les cheveux avec un autre produit que du shampoing, 11 % se lavent sans gel douche, et 10 % se brossent les dents sans dentifrice.

Pour éviter d'en arriver là, les Français s'adaptent. Un tiers d'entre eux se procurent ainsi des produits d'hygiène dans les magasins de hard discount. Ils sont aussi plus nombreux (8 % contre 6 % en 2023) à solliciter des associations de solidarité . Là aussi, les jeunes sont surreprésentés : un jeune sur cinq (22 %) sollicite ces dernières.

Précarité menstruelle

En plus de la précarité hygiénique s'ajoute, pour les femmes, la précarité menstruelle. Elles sont 16 % à indiquer qu'il leur arrive, par manque d'argent, de manquer de protections hygiéniques pour elles ou leur fille. Un chiffre en hausse de 6 points.

La problématique est particulièrement aggravée pour les jeunes femmes. Elles sont quasiment le double (28 %) à être concernées. Comme le reste des Français, les femmes s'adaptent : 11 % utilisent des produits de substitution, comme du papier toilette, des mouchoirs ou des serviettes en papier (69 %).

Isolement et exclusion professionnelle

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Ces comportements ne sont pas sans conséquence. « Le renoncement à l'achat de produits d'hygiène et les comportements de substitution conduisent à l'isolement et à l'exclusion professionnelle », note l'étude. Les personnes touchées par la précarité hygiénique sont 28 % à ne plus sortir de chez elle, 26 % ne socialisent plus avec leur famille ou leurs amis, et 22 % ne pratiquent plus de sport par crainte de ne pas pouvoir se laver.

Cette mise à l'écart se constate aussi au travail. Plus d'un quart des personnes en précarité hygiénique (26 %) font état d'un mal-être au travail d'entre elles. Et 16 % préfèrent même ne pas aller travailler.

Tifenn Clinkemaillie

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