Au moment de commenter la nouvelle auprès des journalistes, rapporte La Repubblica, le rapporteur général du synode, le cardinal Jean-Claude Hollerich, a feint une modestie tout à fait catholique :

“C’est un changement important, mais pas une révolution. Car les révolutions font des victimes et nous ne voulons pas en faire.”

La non-révolution en question concerne le synode des évêques, qui se tiendra en octobre 2023. Lors de cette réunion périodique où l’on s’entretient de l’avenir de l’Église, pour la première fois des femmes seront autorisées à voter. Et elles seront (relativement) nombreuses, se réjouit le quotidien progressiste : “On savait déjà qu’une femme aurait voté, en la personne de Nathalie Becquart, sous-secrétaire nommée pour le synode, qui, en raison de sa fonction, détient ce droit. Mais le pape François a aussi remplacé la présence de dix clercs par cinq religieux et cinq religieuses. De plus, il y aura 70 membres supplémentaires, qui ne seront pas des évêques, et 50 % d’entre eux seront des femmes.”

Au total, il y aura donc 41 femmes présentes avec un droit de vote sur une assemblée d’environ 370 personnes.

“Une brèche dans un mur masculino-centré”

“C’est un changement historique, commente le Corriere della Sera. Il aura fallu attendre des décennies, mais la révolution était dans l’air.” Et celle-ci est d’autant plus bienvenue qu’elle prendra la forme d’une “réforme structurelle”.

Du côté d’Il Fatto Quotidiano, le ton employé est similaire, le journal romain parlant de “tournant historique”. “C’est une brèche dans un mur masculino-centré, s’enthousiasme même ce média progressiste. Après des siècles de subordination des femmes dans la hiérarchie ecclésiastique, les croyantes accèdent à une dignité décisionnelle paritaire dans le vote.”

Gare à l’Église profonde !

Pour Il Fatto Quotidiano, d’ailleurs, ce n’est nullement un hasard si François est le pape à l’origine de cette révolution, mais en guise de conclusion le journal tient tout de même à mettre en garde ses lecteurs :

“Dans les coulisses, une grande masse d’évêques est totalement opposée à ce tournant, et l’‘Église profonde’ cherchera comme elle peut à s’opposer à l’‘Église des croyants’.”
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