"Autonomie à la Corse" : ce qu'Emmanuel Macron a annoncé devant l'Assemblée de l'île

par J.F.
Publié le 28 septembre 2023 à 11h24, mis à jour le 28 septembre 2023 à 15h46

Source : JT 20h Semaine

Le président de la République a assuré jeudi qu'il était prêt à "une autonomie à la Corse, "ni contre l'Etat ni sans l'Etat".
Evoquant "un moment historique", il a proposé qu'"une nouvelle étape soit franchie" avec "l'entrée de la Corse" dans la Constitution française".

Emmanuel Macron assure que le gouvernement est prêt à accorder une autonomie à l'île de Beauté. Ce jeudi matin, évoquant un "moment historique" et une "main tendue" devant l'assemblée de Corse, le président de la République est venu dire qu'il souhaitait qu'"une nouvelle étape soit franchie" vers l'autonomie de la Corse. Il a dit espérer que cette "nouvelle étape institutionnelle" permettra d'"ancrer pleinement la Corse dans la République et de reconnaître la singularité de son insularité méditerranéenne et son rapport au monde". Emmanuel Macron souhaite que cela se fasse "ni contre l'Etat ni sans l'Etat".  

"C'est votre souhait, je le partage et je le fais mien. Je suis favorable à ce que les spécificités de la communauté historique, politique, linguistique et culturelle de la Corse soient reconnues dans la Constitution, dans un article qui lui est propre", a-t-il ajouté, une autonomie de l'île devant donner lieu à une modification de la Constitution.

Six mois pour trouver un accord

Le président de la République a donné "six mois" aux groupes politiques et à l'Assemblée territoriale corse pour arriver à un "accord" avec le gouvernement sur un "texte constitutionnel et organique" modifiant le statut de la Corse. Pour cela, il faudra que l'ensemble des forces politiques s'entendent et bâtissent un texte commun, car modifier la Constitution nécessite de réunir l'ensemble du Parlement en Congrès et d'y obtenir la majorité des trois-cinquièmes. Or à l'heure actuelle les Républicains, majoritaires au Sénat et dont le vote sera primordial, ne sont pas d'accord avec les revendications des nationalistes corses.  

Les nationalistes, qui contrôlent l'Assemblée de Corse, réclament un pouvoir législatif propre, un statut de résident corse, la co-officialité de la langue corse et l'inscription de la notion de peuple corse dans la Constitution. La droite, à l'inverse, se dit seulement favorable à une "adaptation" des lois de la République aux spécificités corses. Si Emmanuel Macron a assuré qu'"il n'y a pas de ligne rouge, il y a l'idéal de la République", le gouvernement a fait savoir qu'il s'opposerait à la demande d'un statut de résident pour les Corses, à des accès prioritaires à l'emploi ou à la co-officialité de la langue corse.

Des discussions ouvertes après la mort d'Yvan Colonna

Les discussions entre l'Etat et les élus corses autour du statut de l'île avaient débuté après une explosion de violences insulaires en 2022. La mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, agressé à la prison d'Arles, où il purgeait une peine de perpétuité pour l'assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac à Ajaccio, avait alors déclenché de virulentes manifestations.


J.F.

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