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Donald Trump déclaré responsable d’agression sexuelle par un tribunal civil de New York

Selon les médias américains, Donald Trump a été déclaré responsable d’agression sexuelle par un tribunal civil de New York. Et condamné à payer 5 millions de dollars de dommages et intérêts à sa victime E. Jean Carroll.
par LIBERATION et AFP
publié le 9 mai 2023 à 21h19
(mis à jour le 9 mai 2023 à 21h33)

Selon les médias américains, Donald Trump a été déclaré responsable d’agression sexuelle par un tribunal civil de New York. Après deux semaines de procès, où Trump n’est pas venu témoigner devant le tribunal fédéral de Manhattan, les jurés, six hommes et trois femmes ont donné raison à la plaignante, l’ancienne chroniqueuse du magazine Elle E. Jean Carroll. Elle accusait l’ancien président des Etats-Unis d’agression sexuelle dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais, Bergdorf Goodman, au printemps 1996. Le jury a en revanche rejeté l’accusation de viol. Selon le New York Times, le jury a condamné Donald Trump à payer 5 millions de dollars de dommages et intérêts à sa victime. La délibération a duré moins de trois heures. Trump a dénoncé mardi 9 mai un «verdict honteux» et a assuré n’avoir «absolument aucune idée de qui est cette femme» sur son réseau Truth Social.

Dans une interview accordée au New York Magazine en juin 2019 E Jean Carroll révélait avoir été violée dans les années 1990 par l’ancien président républicain, dans une cabine d’essayage du magasin de luxe new-yorkais Bergdorf Goodman. «Il baisse sa braguette et enfonce ses doigts dans mes parties intimes, puis son pénis», a raconté l’ancienne chroniqueuse au magazine, pour lequel elle avait posé en Une, vêtue de la même robe noire qu’au moment des faits. Celui qui était alors encore président réfute directement les accusations et les qualifie de «canular et de mensonge complet».

Un mois plus tard, Elizabeth Jean Carroll publie son livre «What do we need men for», où elle dénonce les 21 hommes les plus pervers qu’elle a rencontrés, et revient sur le viol que lui aurait fait subir Donald Trump. Nouvelle embardée du milliardaire, avec l’élégance qu’on lui connaît : il assure que l’ex-journaliste n’est pas «son genre de femmes» et que son livre «devrait être rangé au rayon fiction». Pour se défendre, il a même nié connaître la victime présumée alors qu’une photo le montre hilare avec elle lors d’une réception en 1997.

Donald Trump absent du tribunal

En novembre 2019, l’écrivaine a attaqué en diffamation son agresseur présumé dans une procédure au civil. Quant aux accusations de viol, elle n’a pas porté plainte car les faits étaient prescrits et que Trump disposait de l’immunité présidentielle. Jusqu’à ce qu’une loi entre en vigueur en novembre dernier dans l’Etat de New York. L’Adult Survivors Act permet aux victimes d’agressions sexuelles de relancer leur action en justice au civil, dans un délai d’un an. Elizabeth Jean Carroll a donc réitéré sa plainte pour «diffamation» en rajoutant les mentions «voie de fait» (acte portant atteinte aux droits de la personne) et «agression».

Absent au tribunal, l’ancien président avait réaffirmé sa ligne de défense dans sa déposition prêtée sous serment en octobre : «Je le dirai avec le plus grand respect : d’abord elle n’est pas mon genre ; ensuite, cela n’est jamais arrivé.» A 79 ans, elle espérait obtenir des dommages et intérêts à l’issue du procès, accusant Donald Trump de «l’avoir tripotée, pelotée et violée». Elle a obtenu gain de cause.

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