La Courneuve : Pourquoi un commissariat a été la cible de tirs de mortiers

Pour les autorités, le lien ne fait guère de doute. Quatre jours après le décès, à Aubervilliers, de Wanys R. lors d’une course-poursuite avec les forces de l’ordre, le commissariat de la Courneuve a été visé par des tirs de mortiers dimanche soir. « On peut faire un lien entre cette attaque du commissariat et le décès » car « manifestement les jeunes provenaient du quartier dont il est originaire », a précisé ce lundi Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris. 20 minutes fait le point.

Que s’est-il passé ?

« Un peu avant 23 heures, une cinquantaine d’individus ont attaqué le commissariat de La Courneuve avec essentiellement des tirs de mortiers », a détaillé le haut fonctionnaire sur TF1. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos montrant des jets de feux d’artifice sur la façade du bâtiment ont circulé.

Après une demi-heure et l’arrivée de « renforts locaux » ainsi que des brigades anticriminalité (BAC) nuit de Seine-Saint-Denis et de Paris, « le calme est revenu ». Plusieurs « opérations de sécurisation », notamment pour éteindre des feux de poubelles et « disperser les petits groupes de jeunes » disséminés autour du commissariat, ont été effectuées, a précisé le préfet

Quel est le contexte ?

Cette attaque est survenue quatre jours après la mort à Aubervilliers d’un jeune homme de La Courneuve, Wanys R. Le scooter qu’il conduisait était poursuivi après un refus de contrôle. Dans une avenue d’Aubervilliers, le deux-roues a été heurté par un véhicule d’une BAC qui arrivait en sens inverse.

Dans la collision, Wanys R. a été tué et son passager blessé. Une vidéo du drame a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et dans les médias. L’avocat de la famille a accusé, vendredi, les policiers de l’avoir « volontairement » percuté. Le conseil des policiers a, quant à lui, dénoncé une « contre-vérité » et défendu la thèse de l’accident.

Où en est l’enquête ?

Sur les neuf personnes interpellées, sept seulement sont majeurs et âgés de 18 à 21 ans. Le préfet de police, qui a précisé que deux policiers avaient été « légèrement blessés », a également annoncé l’envoi de « forces mobiles dès la mi-journée » ce lundi autour du commissariat et dans la commune.

« Ces actes sont inqualifiables et rien ne peut excuser ces comportements criminels », réagit le syndicat Alliance dans un communiqué.