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Gaza : sans assumer un changement de cap, les Etats-Unis permettent l’adoption d’une résolution à l’ONU exigeant un « cessez-le-feu immédiat »

L’abstention américaine lors du vote a provoqué une crise ouverte entre Israël et Washington. Si la Maison Blanche s’évertue à minimiser la portée de son geste, il n’en traduit pas moins son exaspération envers Benyamin Nétanyahou.

Par  (New York, Nations unies, correspondante) et  (Washington, correspondant)

Publié le 26 mars 2024 à 03h15, modifié le 26 mars 2024 à 15h54

Temps de Lecture 5 min.

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Lors du vote d’une résolution appelant à un « cessez-le feu immédiat » à Gaza, au Conseil de sécurité des Nations unies, à New York, le 25 mars 2024.

Au bout de cinq mois et demi de blocage, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a enfin adopté une résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, lundi 25 mars.

Ce texte ne s’applique qu’au mois de ramadan, qui a déjà débuté depuis deux semaines, le 11 mars. Sa traduction sur le terrain demeure très incertaine, même si Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a estimé qu’il serait « impardonnable » de l’ignorer. Cette résolution n’en représente pas moins le premier geste concret de l’administration Biden pour prendre un peu de distance critique par rapport à l’opération militaire israélienne. Plus de 32 000 personnes, pour l’essentiel des civils, ont été tuées à Gaza.

Le vote de cette résolution, présentée par les dix membres non permanents du Conseil de sécurité et soutenue par quatre membres permanents, a été possible grâce à l’abstention des Etats-Unis. Ce pays ne s’est pas joint aux autres en raison de l’absence d’une condamnation explicite du Hamas. Mais le résultat est similaire : Israël est exposé et seul. Le texte supprime l’un des principes auxquels Washington s’accrochait, celui d’une conditionnalité entre la libération des 130 otages restant aux mains du mouvement palestinien et un cessez-le-feu temporaire, tout en appelant les deux de ses vœux.

Ce pas inédit, dont la Maison Blanche s’est évertuée à minimiser la portée, a immédiatement provoqué une crise ouverte entre Israël et son seul soutien majeur dans la guerre. Benyamin Nétanyahou a décidé d’annuler le déplacement à Washington de ses proches collaborateurs, le ministre aux affaires stratégiques, Ron Dermer, et le conseiller à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi. Ceux-ci n’avaient qu’une feuille de route politique, consistant à écouter poliment l’allié américain au sujet d’alternatives à une opération terrestre d’ampleur à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

« Les Etats-Unis ont abandonné leur politique à l’ONU aujourd’hui, a réagi le bureau de M. Nétanyahou, lundi, dans un communiqué. (…) La résolution donne l’espoir au Hamas que la pression internationale forcera Israël à accepter un cessez-le-feu sans libération de nos otages, portant ainsi atteinte à la fois à l’effort de guerre et à l’effort pour libérer les otages. » Sans employer le lexique de la trahison, le premier ministre a laissé sous-entendre qu’un abandon de son pays était en cours. Une façon de se poser en seul rempart face aux pressions américaines.

Incohérences diplomatiques de Washington

De son côté, à Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, estimait que le dirigeant israélien cherchait « à créer l’impression d’une divergence, alors que ce n’est pas nécessaire ». Le conseiller a insisté sur le caractère « non contraignant » de la résolution, qui n’aura « aucun impact sur Israël et sur [sa] capacité à combattre le Hamas ».

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