“Après une réunion de six heures à Tel-Aviv, qui s’est achevée tôt mercredi matin, le gouvernement israélien a voté en faveur d’un accord de cessez-le-feu temporaire avec le Hamas, qui impliquerait l’échange d’otages aux mains de l’organisation contre des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes”, rapporte Ha’Aretz.

Au début de la réunion, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait enjoint à ses ministres d’approuver l’accord, négocié par le Qatar avec l’aide de l’Égypte et des États-Unis, estimant que c’était “la bonne décision” à prendre. Il avait également précisé que le président américain, Joe Biden, avait contribué à “améliorer” l’accord, pour y inclure “plus d’otages, à un moindre coût”, selon le quotidien israélien.

Cet accord entre Israël et le Hamas constitue “la première avancée diplomatique majeure depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier”, remarque The Wall Street Journal. Il permettra en outre “la première pause prolongée dans les combats depuis qu’Israël s’est lancé dans sa campagne militaire visant à chasser le Hamas de Gaza”, dans un contexte de “pression internationale accrue en faveur d’un cessez-le-feu”, renchérit le Jerusalem Post.

“Trente enfants, huit mères et douze autres femmes” – soit 50 otages sur les quelque 240 détenus à Gaza – seront libérés par le Hamas “par petits groupes” au cours des quatre jours de trêve. “Israël libérera en échange 150 femmes et mineurs palestiniens détenus dans ses prisons”, n’étant pas “directement impliqués dans des attaques terroristes ayant fait des morts”, explique le média en ligne.

Libération de trois otages américains

Le Jerusalem Post croit également savoir que “trente otages supplémentaires” détenus par le Hamas pourraient être libérés “si la trêve est prolongée de quatre jours supplémentaires”. Les médias israéliens affirmaient dans un premier temps que les cinquante otages concernés par l’accord seraient tous de nationalité israélienne, mais la Maison-Blanche a assuré dans la soirée que trois d’entre eux seraient américains.

Dans la foulée du feu vert israélien, le Hamas a confirmé son adhésion aux termes de l’accord, qui “permettra également à des centaines de camions transportant de l’aide humanitaire, des fournitures médicales et du carburant d’entrer dans la bande de Gaza”, écrit la BBC. Le groupe armé assure par ailleurs que, pendant la trêve, “le trafic aérien s’arrêtera complètement dans le sud de Gaza et sera suspendu six heures par jour dans le Nord”.

Depuis le début de la guerre, qui a fait 1 200 morts côté israélien et plus de 14 000 morts côté palestinien, le Hamas n’a libéré que quatre otages, “pour raisons humanitaires” : deux Américaines et deux Israéliennes.

Element inconnu

“Une fin immédiate des bombardements israéliens sur Gaza est peu probable”, avertit cependant Al-Jazeera, en détaillant les prochaines étapes du processus.

“Une communication officielle doit être envoyée au Qatar pour l’informer du vote du gouvernement israélien”, avant “une annonce officielle de l’accord” par Doha, explique la chaîne qatarie. “Cette annonce marquera le début d’une période de vingt-quatre heures pendant laquelle tout Israélien opposé à l’accord de trêve pourra faire appel de la décision auprès de la Cour suprême israélienne.”

“Durant cette période, ni les otages de Gaza ni les prisonniers palestiniens” ne pourront être libérés. Il est donc probable que les premiers échanges aient lieu “jeudi ou vendredi”.

Israël “paie sa dette”

Avec cet accord – auquel l’extrême droite israélienne reste farouchement opposée –, “l’État hébreu paie, au moins en partie, sa dette envers les dizaines de citoyens qu’il n’a pas su défendre lors de l’attaque terroriste du 7 octobre, même s’il restera encore près de 200 otages”, juge El Mundo.

“Le gouvernement israélien s’est engagé à détruire le Hamas, mais il a également subi des pressions intérieures pour libérer les otages. Un bref cessez-le-feu pourrait permettre à Israël d’atteindre une partie de ce dernier objectif, avant de revenir au premier”, analyse The New York Times.

De fait, Benjamin Nétanyahou a clairement fait savoir, devant ses ministres, que “la campagne israélienne visant à empêcher le Hamas de contrôler la moindre partie de Gaza se poursuivrait après le cessez-le-feu”, note le quotidien new-yorkais.

“Nous sommes en guerre, et nous continuerons cette guerre jusqu’à ce que nous ayons atteint tous nos objectifs : démanteler le Hamas, récupérer nos otages et garantir qu’il n’y a personne à Gaza qui puisse menacer Israël”, a déclaré M. Nétanyahou.