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Les démêlés judiciaires de Donald Trump au cœur de sa campagne électorale

L’ex-président des Etats-Unis a dénoncé la « persécution d’un opposant politique » en plaidant non coupable d’accusations liées à ses manœuvres « criminelles » pour se déclarer vainqueur de l’élection de 2020.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 04 août 2023 à 06h35, modifié le 04 août 2023 à 10h02

Temps de Lecture 5 min.

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L’ancien président américain Donald Trump, à l’aéroport d’Arlington (Virginie), avant son audition au tribunal fédéral de Washington, le 3 août 2023.

La juge Moxila Upadhyaya est entrée dans la salle d’audience à 16 h 15. Elle avait quinze minutes de retard, ce qui a passablement énervé Donald Trump, assis entre ses avocats Todd Blanche et John Lauro, selon les journalistes présents au tribunal fédéral de Washington. Le greffier a lu l’intitulé du dossier : « Affaire criminelle 23-257 : Etats-Unis contre Donald J. Trump. »

Ce jeudi 3 août, dans la salle d’audience où Richard Nixon fut sommé de remettre à la justice les enregistrements de ses conversations secrètes sur le scandale du Watergate, la juge était chargée de la mise en accusation du 45e président des Etats-Unis pour le « projet criminel » d’avoir tenté de rester au pouvoir malgré sa défaite électorale en novembre 2020. Elle s’est attachée à faire la preuve que nul n’est au-dessus des lois. L’inculpé a été interrogé selon le protocole appliqué à tous les prévenus. Nom ? « Donald John Trump », a répondu l’ancien président. Age ? 77 ans.

La juge s’est assurée que l’accusé n’était pas sous l’emprise de médicaments ou d’alcool et qu’il était informé qu’il avait le droit de garder le silence. Après avoir fait la liste des motifs d’inculpation, elle a précisé les peines maximales encourues. Complot contre les institutions américaines : cinq ans. Complot pour entraver une procédure officielle : vingt ans. Obstruction de procédure officielle : vingt ans. Atteinte aux droits civiques : dix ans. Au total, un maximum de cinquante-cinq ans. « Comment plaide M. Trump ? », s’est-elle enquise.

En Floride, où il a été mis en accusation le 13 juin pour avoir conservé des documents classés secret-défense après son départ de la Maison Blanche, Donald Trump n’avait pas prononcé un mot. Cette fois, il s’est levé pour répondre lui-même : « Non coupable. » Jack Smith, le procureur spécial, était assis au premier rang. Plusieurs juges fédéraux, dont le président de la cour fédérale de la capitale, James Boasberg, avaient tenu à assister à un événement sans précédent : pour la première fois dans l’histoire américaine, un ancien président était poursuivi pour des faits commis durant son mandat.

Une élection dans le prétoire

L’audience a duré vingt-sept minutes. Contrairement à l’inculpation en Floride, aucune photo n’a été saisie du prévenu à son entrée au tribunal ou dans la salle d’audience. Les chaînes de télévision, qui n’avaient pas raté une minute du trajet de M. Trump depuis son golf de Bedminster (New Jersey), ont repris la retransmission en direct du parcours de son cortège jusqu’au tarmac luisant d’humidité de l’aéroport Ronald-Reagan de Washington. Peu après 17 heures, Donald Trump a fait une brève déclaration à la presse sous un parapluie marqué « Trump ». « Ceci est un jour de grande tristesse pour l’Amérique, a-t-il dit, avant de se lancer dans une digression sur l’état de la capitale fédérale. C’était aussi très triste de rouler dans Washington et de voir la saleté et le délabrement et tous les immeubles abîmés et les murs et les graffitis… Ce n’est pas l’endroit que j’ai laissé. »

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