Voilà une « bonne nouvelle », s’est félicité devant la presse, mardi 16 janvier, Hans Henri P. Kluge, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la région de l’Europe et de l’Asie centrale, une zone comprenant 53 pays. D’après une étude pilotée par l’OMS et publiée le 13 janvier sur le site MedRxiv en preprint – « prépublication », version non encore révisée par des chercheurs indépendants –, la vaccination contre le Covid-19 a sauvé 1,4 million de vies dans cette région du globe, entre décembre 2020 et mars 2023.
Dans le détail, 96 % des personnes « sauvées » sont âgées de plus de 60 ans. Selon l’étude, les premières doses de rappel – dites « booster » – de vaccins mis à jour, administrées à partir de la mi-2021, quelques semaines avant que le variant Omicron cause la pire vague de contaminations à ce jour, ont permis à elles seules de sauver 700 000 personnes.
Pour obtenir ces estimations, les chercheurs ont étudié les rapports entre le taux de mortalité due au Covid-19, le taux de vaccination et l’efficacité des vaccins telle qu’établie par la littérature scientifique.
« Absolument vital »
« Les preuves sont irréfutables » concernant « le pouvoir des vaccins », a martelé Hans Henri P. Kluge, en rappelant que les publics prioritaires de la vaccination sont les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et le personnel soignant. Il a jugé « absolument vital, pour les plus vulnérables, de rester à jour de [leurs] vaccinations » contre le Covid-19 et contre la grippe, d’autant plus que les systèmes de santé font face à d’autres épidémies cet hiver – comme les infections respiratoires dues à la bactérie Mycoplasma pneumoniae, voire, pour certains pays, la rougeole.
Aux yeux de Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, l’étude de l’OMS est « la preuve par A + B que ce qui a changé la donne contre la pandémie, c’est de vacciner rapidement toute une partie de la population : cela a permis d’obtenir très rapidement une immunité collective sans passer par la case “infections”, synonyme de formes graves et de décès ».
Pour Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale, à Genève, l’étude de l’OMS, fondée sur « une méthode de rétrocalcul très éprouvée », objective le fait que « la vie pendant la pandémie a changé avec la vaccination, qui n’a peut-être pas tenu toutes ses promesses et n’a pas éradiqué le virus, mais a permis de nous sortir des confinements et de faire baisser la pression sur les hôpitaux ».
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