Attentat près de Moscou : l’Ukraine accuse Vladimir Poutine de « mentir » quant à l’implication de Kiev dans l’attaque, les Etats-Unis affirment que la Russie n’a « aucune preuve »

Vous pouvez retrouver un point sur la situation, dimanche 24 mars en fin de journée, ci-dessous.

Plus de 400 mètres cubes de structures ont été démantelés par les trois cents membres des services de secours qui travaillent dans les décombres du Crocus City Hall, rapporte dimanche le ministère des situations d’urgence russe.

Il n’y a « aucune preuve » d’une implication de l’Ukraine dans l’attentat commis vendredi près de Moscou, dont le mouvement djihadiste Etat islamique « est responsable », a déclaré dimanche la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, lors d’un entretien télévisé.

« L’Etat islamique porte l’entière responsabilité de cet attentat. Il n’y a eu aucune implication ukrainienne », assure aussi Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, dans un communiqué.

Le président russe, Vladimir Poutine, a allumé un cierge, dimanche, à la mémoire des victimes de l’attentat dans la chapelle de sa datcha, à Novo-Ogarevo, rapporte le Kremlin.

Le président russe, Vladimir Poutine, est un « menteur invétéré, y compris en ce moment, alors qu’il tente désespérément de lier l’Ukraine ou d’autres nations occidentales à la fusillade de masse survenue près de Moscou, bien qu’il n’y ait aucune preuve à l’appui de ces affirmations », écrit dimanche le ministre des affaires étrangères ukrainien, sur X.

« Ne vous laissez pas duper par Poutine et ses sbires. Leur seul objectif est de convaincre davantage de Russes à mourir dans leur guerre insensée et criminelle contre l’Ukraine, ainsi que d’instiller encore plus de haine à l’égard des autres nations, pas seulement les Ukrainiens, mais l’Occident tout entier », ajoute-t-il.

Vladimir Poutine a assuré samedi, dans une allocution télévisée, que « les quatre auteurs directs » de l’attentat avaient été arrêtés alors qu’ils « tentaient de fuir et se dirigeaient vers l’Ukraine », où « un passage » avait, selon lui, été ménagé pour qu’ils puissent la franchir.

Les auteurs présumés de l’attentat ont été transférés dimanche au siège du Comité d’enquête de la Fédération de Russie, annoncent les agences de presse, qui diffusent des images de leur arrivée.

Les quatre personnes soupçonnées ont été arrêtées dans l’oblast de Briansk, frontalier de l’Ukraine et de la Biélorussie, selon le Comité d’enquête.

La police est arrivée sur les lieux de l’attentat commis vendredi soir au Crocus City Hall dans les cinq minutes qui ont suivi l’alerte adressée au bureau principal du département des affaires intérieures de Krasnogorsk, a assuré dimanche Irina Volk, porte-parole du ministère de l’intérieur russe, selon l’agence de presse RIA Novosti.

Une fausse alerte à la bombe a entraîné dimanche l’évacuation d’un centre commercial de Saint-Pétersbourg, rapporte l’agence de presse russe RIA Novosti.

Le bilan de l’attentat commis au Crocus City Hall s’élève désormais à 137 morts, rapporte dimanche l’agence de presse russe TASS, en citant le Comité d’enquête russe. Soixante-deux victimes ont, selon elle, été identifiées.

Dans les décombres de la salle de concert, 2 kalachnikovs, plus de 500 cartouches et 28 chargeurs ont été découverts, annonce dimanche le Comité d’enquête de la Fédération de Russie. Elle ajoute n’avoir découvert « aucun corps miné ni aucune autre trace d’explosif ».

Depuis l’attentat près de Moscou, plusieurs cadres du régime de Vladimir Poutine multiplient les appels à la levée du moratoire sur la peine de mort – en place depuis 1996 – pour les « terroristes ».

« Aujourd’hui, beaucoup posent la question de la peine de mort (…) une décision sera prise qui répondra aux attentes de notre société », a ainsi commenté le chef du groupe parlementaire du parti du pouvoir Russie unie, Vladimir Vassiliev.

Un autre responsable parlementaire, chargé de questions de sécurité, Iouri Afonine, est allé plus loin : « Lorsqu’on parle du terrorisme, du meurtre de gens, il faut rétablir la peine de mort dans le cadre du droit pénal. »

Sergueï Mironov, figure du parti pro-Kremlin Russie juste, a lui aussi appelé à « la peine de mort pour les gens commettant des actes terroristes ».

Vendredi soir, peu de temps après l’attaque, l’ancien président de la Fédération de Russie Dmitri Medvedev avait, dans un message Telegram, déjà évoqué le sujet en ces termes : « Les terroristes ne comprennent que la terreur en réponse. Les tribunaux et les enquêtes ne seront d’aucune utilité si on ne répond pas à la force par la force, et aux morts, par la peine capitale pour les terroristes (…) ». Et de conclure : « Mort pour mort. »

Outre les groupes djihadistes comme l’organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué l’attaque du Crocus City Hall, la Russie considère nombre d’opposants et de dirigeants ukrainiens comme « extrémistes » et « terroristes ». Elle a aussi ajouté ce mois-ci le « mouvement international LGBT » à la liste des organisations terroristes établie par les services financiers russes.

« Nous soulignons que la partie tadjike n’a pas reçu de confirmation des autorités russes concernant les fausses informations qui circulent actuellement sur l’implication de citoyens tadjiks » dans l’attentat commis vendredi soir près de Moscou, a dit le ministère des affaires étrangères, dans un communiqué diffusé samedi 23 mars au matin sur Telegram.

Selon des médias russes et le député Alexandre Khinchteïn, certains des suspects arrêtés sont originaires du Tadjikistan. Les enquêteurs n’ont pas évoqué leur nationalité, faisant uniquement savoir qu’ils n’étaient pas russes.

Dimanche, lors d’un échange téléphonique avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le président tadjik, Emomali Rahmon, a, par ailleurs, « fermement condamné le cruel attentat sanglant commis au Crocus City Hall, en soulignant que “les terroristes n’ont ni nationalité, ni patrie, ni religion” », selon le service de presse de la présidence tadjike.

Le ministre des finances britannique, Jeremy Hunt, a mis en doute dimanche la version de Vladimir Poutine de l’attentat survenu près de Moscou.

Ni le président russe ni les services de sécurité russes (FSB) n’ont mentionné l’organisation Etat islamique (EI), malgré la revendication.

Le président de la Fédération de Russie a assuré samedi, dans une allocution télévisée, que « les quatre auteurs directs [de l’attentat], tous ceux qui ont tiré et tué des personnes », avaient été arrêtés alors qu’ils « tentaient de fuir et se dirigeaient vers l’Ukraine ». « Selon des premières données [des enquêteurs], un passage avait été préparé du côté ukrainien pour [leur permettre de] franchir la frontière [russe] », a poursuivi Vladimir Poutine.

Le FSB a, pour sa part, affirmé que les assaillants avaient des « contacts » en Ukraine, sans pour autant accuser directement les autorités de Kiev.

« Toute perte de vie civile est absolument horrible, même si elle se produit dans des pays dont nous désapprouvons fortement la gouvernance », a d’abord déclaré Jeremy Hunt sur la chaîne de télévision Sky News.

Interrogé sur les explications avancées par Moscou, le ministre a dit avoir « très peu confiance en ce que dit le gouvernement russe ». « Nous savons qu’il crée un écran de fumée de propagande pour défendre une invasion totalement diabolique de l’Ukraine », a-t-il poursuivi. « Je prends ce que dit le gouvernement russe avec beaucoup de précaution (…) après ce que nous avons vu de leur part ces dernières années », a ajouté Jeremy Hunt.

Le pape François a adressé ses prières aux victimes « du lâche attentat terroriste » qui a visé le Crocus City Hall, près de Moscou, à l’issue de la messe du dimanche des Rameaux qui s’est tenue sur la place Saint-Pierre, à Rome. Le pape a également dénoncé les « actes inhumains » perpétrés par les assaillants.

Dans une vidéo relayée par les médias russes, Edmound Chkliarski, le leader du groupe Piknik, qui devait se produire en concert au Crocus City Hall au moment de l’attentat vendredi soir, s’est adressé aux familles des personnes tuées et blessées. « Il n’y a pas de mots qui peuvent ressusciter ou consoler les gens. Nous présentons nos condoléances à tous les proches [des victimes] », a-t-il dit.

Selon le groupe SITE, spécialisé dans la recherche antiterroriste, une vidéo supposément tournée par les assaillants du Crocus City Hall, en banlieue proche de Moscou, a été diffusée sur des comptes de réseaux sociaux habituellement utilisés par l’organisation Etat islamique (EI).

« L’attaque a été menée par quatre combattants de l’[organisation] Etat islamique armés de mitrailleuses, d’un pistolet, de couteaux et de bombes incendiaires », a affirmé samedi le mouvement djihadiste sur Telegram. L’Etat islamique au Khorassan (EI-K), une branche afghane de l’organisation, avait déjà revendiqué l’attentat vendredi soir.

Cette vidéo d’une minute et trente et une secondes montre des individus aux visages floutés, armés de fusils d’assaut, dans ce qui semble être le Crocus City Hall. Les assaillants tirent plusieurs rafales, de nombreux corps inertes jonchent le sol et on aperçoit un début d’incendie en arrière-plan.

Ni le président russe, Vladimir Poutine, ni les services de sécurité russes (FSB) n’ont accusé le groupe djihadiste, malgré la revendication.

En revanche, le FSB a affirmé samedi que les suspects de l’attentat – onze personnes, dont les quatre assaillants présumés, ont été arrêtés, selon le Kremlin – avaient des « contacts » en Ukraine. Il est important de préciser qu’avec cette formulation (des « contacts ») le FSB n’accuse pas directement les autorités de Kiev d’avoir participé à l’attaque. Par ailleurs, le FSB n’a pas donné de détails sur la nature de ces « contacts » ni de preuve de leur existence.

Le président russe a assuré samedi, dans une allocution télévisée, que « les quatre auteurs directs [de l’attentat], tous ceux qui ont tiré et tué des personnes », avaient été arrêtés alors qu’ils « tentaient de fuir et se dirigeaient vers l’Ukraine ». « Selon des premières données [des enquêteurs], un passage avait été préparé du côté ukrainien pour [leur permettre de] franchir la frontière [russe]  », a-t-il poursuivi.

L’Ukraine, qui a nié toute implication dans cette attentat dès vendredi soir, a de nouveau rejeté les accusations russes, qualifiées d’« intenables et absurdes », samedi. « L’Ukraine n’a pas le moindre lien avec l’incident », a martelé le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a dit samedi espérer que cette attaque terroriste ne deviendrait pas « un prétexte » à une « escalade de la violence », dans une claire allusion à l’Ukraine.

« Le pays entier est en deuil avec ceux qui ont perdu leurs proches dans cette tragédie inhumaine », a lancé dimanche matin la chaîne de télévision publique russe Rossia 24. Elle a diffusé les images d’un immense panneau numérique installé sur les murs de la salle de concert attaquée : une bougie sur un fond noir et l’inscription « Crocus City Hall. 22/03/2024. Nous sommes en deuil... ».

Toute la journée de samedi, des dizaines de Russes ont afflué vers des centres de dons du sang à Moscou ou encore vers des mémoriaux improvisés.

Les musées et les théâtres de la capitale russe ont annoncé leur fermeture pour le week-end, dans la foulée de l’attaque vendredi soir. Les cinémas moscovites ont fermé eux aussi pour samedi et dimanche, en présentant leurs « condoléances » aux familles des victimes.

La Russie observe dimanche une journée de deuil national après l’attentat survenu vendredi soir au Crocus City Hall, une salle de concert à Krasnogorsk, en banlieue proche de Moscou. Cette attaque – qui a fait au moins 133 mort et qui a été revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI) – est la plus meurtrière dans le pays depuis une vingtaine d’années.

Vladimir Poutine avait annoncé, samedi à la mi-journée dans un discours retransmis à la télévision, que dimanche serait un jour de deuil national. Le président russe s’exprimait publiquement pour la première fois sur l’attaque, qu’il a qualifiée d’« acte terroriste sanglant et barbare ».

Dans son discours, il a aussi assuré que « tous les auteurs, organisateurs et commanditaires de ce crime ser[aie]nt justement et inévitablement punis ». « Un sort peu enviable attend les terroristes, les assassins, les sous-hommes (…) : le châtiment et l’oubli. Ils n’ont aucun d’avenir », a-t-il assené.