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Guerre en Ukraine : le massacre de Vinnytsia et l’augmentation des frappes meurtrières sur des zones civiles

Les tirs de missiles russes sur les zones éloignées des fronts se multiplient, provoquant les condamnations des Occidentaux.

Par  (Kiev, envoyé spécial)

Publié le 15 juillet 2022 à 10h52, modifié le 15 juillet 2022 à 11h13

Temps de Lecture 3 min.

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La vidéo a été prise à 9 h 38, au retour d’une séance chez l’orthophoniste. Elle montre une petite fille rigolarde et insouciante, à peine plus haute que sa poussette, aux côtés de sa mère, souriante. Deux heures plus tard, une photo du corps mutilé de Liza, 4 ans, reconnaissable à son pantalon blanc, sa petite veste en jean et ses baskets bleues, non loin d’un pied arraché, faisait le tour des réseaux sociaux et devenait le symbole de cette nouvelle journée d’horreur en Ukraine. La mère de la fillette, elle, est à l’hôpital dans un état grave.

Vinnytsia a été frappée par des missiles russes, jeudi 14 juillet. Les vidéos montrent un spectacle devenu récurrent depuis bientôt cinq mois de guerre : une épaisse fumée noire dans le ciel, des bâtiments carbonisés et des sauveteurs évacuant corps et blessés au milieu de passants affolés. La ville de plus de 370 000 habitants, située à 268 kilomètres au sud-ouest de Kiev, faisait figure de zone sûre pour des dizaines de milliers de déplacés ukrainiens ayant fui les régions exposées aux combats.

Selon les autorités locales, une clinique médicale, des magasins, des bureaux et 36 immeubles résidentiels ont été touchés ou détruits par deux missiles de croisière Kalibr tirés depuis un navire russe en mer Noire. Le gouverneur de la région de Vinnytsia, Serhiy Borzov, a déclaré que les défenses aériennes ukrainiennes avaient abattu deux des quatre missiles. Un peu moins de vingt-quatre heures après le bombardement, le bilan est lourd. Les autorités ukrainiennes affirment qu’au moins 23 personnes, dont trois enfants de moins de 10 ans, ont été tuées.

Plus d’une centaine ont été blessées, dont 66 hospitalisées. Parmi elles, cinq sont dans un état critique et 34 gravement blessées. Pour le moment, selon le chef de la police nationale, seuls six corps ont pu être identifiés. Trente-neuf personnes sont toujours portées disparues. Depuis plusieurs semaines, les frappes russes sur des zones civiles se font de plus en plus meurtrières. La ville de Krementchouk, au centre du pays, semblait aussi se trouver en zone sûre jusqu’à ce qu’une frappe russe vise un centre commercial, le 27 juin, faisant plus d’une vingtaine de morts.

« Etat terroriste »

Dans la nuit du 30 juin, un immeuble résidentiel de la région d’Odessa a été ravagé par des tirs de missiles, qui ont tué 21 personnes. Dimanche 10 juillet, dans l’oblast de Donetsk, un bombardement sur un immeuble de la ville de Chasiv Yar a fait 48 morts, selon le dernier décompte des autorités. La Russie, comme à son habitude depuis le début de la guerre, répète qu’elle ne visait pas de cibles civiles. « La Russie ne frappe que des cibles militaires en Ukraine. La frappe sur Vinnytsia a visé une résidence d’officiers, où des préparatifs des forces armées ukrainiennes étaient en cours », a déclaré Evgeny Varganov, membre de la mission permanente de la Russie auprès des Nations unies (ONU).

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