Guerre en Ukraine : Macron et Biden veulent « engager » la Chine dans la résolution du conflit

Les prises de position diplomatiques d’Emmanuel Macron ont le don d’agacer ses alliés. Après sa visite en Chine, mi-avril, les propos du Président sur la question de Taïwan avaient provoqué un raz-de-marée de critiques outre-Atlantique. Emmanuel Macron et Joe Biden se sont finalement expliqués ce jeudi, le temps de réaffirmer leur étroite collaboration lors d’un appel.

Les deux hommes ont « réaffirmé l'importance de maintenir la paix et la stabilité à travers le détroit de Taïwan », précise le communiqué de la Maison Blanche. Cette déclaration commune tranche avec les propos polémiques d’Emmanuel Macron en Chine. Le Président français avait alors annoncé ne pas vouloir faire preuve de « suivisme » à l’égard des Etats-Unis face à la Chine, en particulier au sujet de Taïwan, suscitant l’incompréhension à Washington.

Un plan de paix, exposé fin février

Autre sujet abordé entre les deux chefs d’Etat : la question de l’Ukraine. Le communiqué de la présidence française précise que les deux dirigeants « sont convenus de l'importance de continuer d'engager » la Chine pour qu'elle contribue « à moyen terme à la fin du conflit » en Ukraine.

Car Paris est persuadé que Pékin a « un rôle à jouer » en raison de son alliance avec Moscou. « Surtout, elle dispose de moyens d’influence, sinon de pression, sur Moscou », comme le rappelait, en mars, Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France à Moscou et directeur de recherche à l’Iris, dans un entretien au Figaro. La Chine avait d’ailleurs exposé un plan de paix fin février, à l’avantage de la Russie, mais pour lequel Kiev avait manifesté sa satisfaction de voir la Chine tenter de jouer les médiateurs.

Ce rôle doit être discuté dans le cadre d'un dialogue stratégique franco-chinois. Celui-ci est piloté, d'une part, par Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron, et d'autre part, par le haut diplomate chinois Wang Yi, dont la prochaine session est prévue d'ici l'été.