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En chiffres

L'obésité continue de progresser en France

D'après une nouvelle étude menée par l'Inserm et la Ligue contre l'obésité, de plus en plus d'adultes français sont obèses ou en surpoids. Les professionnels de santé appellent à une meilleure prévention.

En France, 17 % des adultes sont atteints d'obésité.
En France, 17 % des adultes sont atteints d'obésité. (iStock)

Par Joséphine Boone

Publié le 20 févr. 2023 à 19:27

Il n'y a jamais eu autant de Français en excès de poids. D'après une étude menée par l'Inserm avec la Ligue contre l'obésité interrogeant 10.000 adultes en 2020, 47,3 % sont en surpoids ou obèses, soit près d'une personne sur deux dans l'Hexagone.

Si cette proportion semble se stabiliser avec le temps, il y a plus inquiétant. D'après les auteurs, on compte 17 % de personnes atteintes d'obésité en France, contre 15 % en 2012. Une proportion multipliée par deux depuis 1997, lors des premières études menées sur le territoire français.

De plus en plus de jeunes concernés

« Cette augmentation est régulière et linéaire », s'inquiète David Nocca, chirurgien bariatrique au CHU de Montpellier et coauteur de l'étude. Il relève que les cas d'obésité sévère ont augmenté de 6 % depuis la dernière étude menée en 2012 par le laboratoire Roche.

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« Il y a une forte hausse chez les populations jeunes », précise-t-il. La proportion de personnes obèses a été multipliée par 4 chez les 18-24 ans depuis 1997, et par 3 chez les 25-34 ans. Le médecin pointe notamment du doigt la transformation de nos modes de vie, de plus en plus sédentaires , qui favorisent la prise de poids.

Prévalence du milieu social

Les territoires les plus touchés sont les Hauts-de-France et le Grand-Est, où plus de 20 % de la population adulte est obèse. Un constat qui n'a pas changé depuis que la maladie est étudiée dans l'Hexagone. « L'importance du milieu social est de plus en plus marquée », pointent les auteurs. Car manger des aliments sains coûte plus cher que se nourrir d'aliments transformés, qui favorisent la prise de poids. Chez les ouvriers, on compte 51,1 % de la population en surpoids ou obèse. Chez les cadres en revanche, cette proportion est de 35 %.

En outre, les aliments transformés ou ultra-transformés contiennent des sucres et des composants gras qui donnent une impression d'être rassasié, mais qui finalement ne nourrissent pas assez sur le long terme. Les nutriments qui s'en dégagent ne sont pas d'assez bonne qualité pour nourrir le corps convenablement.

« Il y a un contexte obésogène favorisé par les aliments industriels », pointe Karine Clément, professeure de nutrition et directrice de l'unité Inserm « Nutrition et obésités : approches systémiques ». Elle explique notamment le besoin de réaliser un effort global pour rétablir une alimentation naturelle et traditionnelle, ajoutant que si la crise sanitaire a poussé les Français à cuisiner davantage, elle a aussi entraîné une réduction de l'activité physique.

Considérer l'obésité comme une maladie

Le sujet de l'obésité est revenu sur le devant de la scène avec la crise sanitaire. Peu après le début de l'épidémie de Covid, de nombreuses études ont montré que l'obésité et les comorbidités qui y sont liées (diabète, problèmes cardiovasculaires) multipliaient les chances de formes graves de la maladie. Pour autant, d'après les auteurs de cette nouvelle étude, l'obésité n'est pas encore suffisamment considérée comme une maladie à part entière.

« Il faut considérer l'obésité au même titre que le cancer », préconise David Nocca. Car comme le cancer, « l'obésité est une maladie chronique, mortelle et qui présente des risques de récidive », souligne-t-il. D'autant que cette maladie est elle-même un facteur d'augmentation des risques de cancer, notamment du sein.

Les auteurs de l'étude pointent que s'il y a eu un manque de prise en charge efficace pendant des années, les choses avancent du point de vue thérapeutique. D'une part, on identifie aujourd'hui des types d'obésité issus de la génétique, rares, mais qu'il est possible de soigner grâce à la médecine de précision. D'autre part, la recherche a aujourd'hui avancé sur l'usage des hormones, parfois combinées, qui provoquent une perte de poids importante chez certains patients.

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D'après l'Organisation mondiale de la santé, le nombre de personnes en surpoids a triplé depuis 1975 dans le monde. Si la France est encore quelque peu épargnée par rapport à d'autres pays, les professionnels insistent sur l'importance de la prévention. Le nutri-score , désormais affiché sur de nombreux produits de supermarché, est un premier pas vers la prévention pour l'ensemble de la population, mais il ne suffit pas. Il existe encore des barrières qui empêchent de généraliser ce type d'indicateur, notamment des marques qui rechignent à généraliser le nutri-score.

Joséphine Boone

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