Un brumisateur sur les quais de Seine rafraîchit les passants le 3 septembre 2023 à Paris

Un brumisateur sur les quais de Seine rafraîchit les passants le 3 septembre 2023 à Paris

afp.com/Dimitar DILKOFF

Le pays a battu cette semaine son record de température pour un mois de septembre, qui datait de 1949, une fournaise qui a frappé toute la métropole et épuisé des dizaines de millions de personnes, dans les salles de classe, les Ehpad, sur les chantiers, dans les vignes et dans les stades, dont le plus grand d'entre eux à Saint-Denis, pour le premier match de la Coupe du monde de rugby, créant au passage une forte pollution à l'ozone.

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La France n'est pas la seule : le Benelux et le Royaume-Uni ont aussi été inscrits dans une zone de blocage en forme de la lettre grecque oméga cette semaine, combinant de l'air très chaud et des poussières sahariennes.

Le Royaume-Uni a d'ailleurs connu dimanche un septième jour consécutif où le thermomètre dépasse les 30°C, une vague de chaleur d'une durée inédite pour un mois de septembre.

Dans Bruxelles officiellement sous canicule depuis vendredi, on suffoque comme en France: spécialement ici, quand il fait chaud, ça va pas. On ne travaille pas beaucoup, dit le propriétaire d'une pizzeria, Elio Andreoli.

Cette zone de hautes pressions était entourée de deux zones de basse pression au large du Portugal et en Méditerranée orientale, appelées gouttes froides, responsables de très grosses intempéries, notamment en Grèce et en Espagne où des pluies diluviennes ont généré de terribles inondations et coulées de boues.

A cause du blocage entre des zones de basse et de haute pression, les pluies ont été stationnaires et très intenses. Pour l'instant les modèles de Météo-France ne prévoient pas une répétition d'événements similaires en France, a indiqué dimanche Lucien Vernezoul, prévisionniste à Meteo France, à l'AFP.

Les orages vont traverser le pays, portés par un flux d'ouest, ce qui fait que l'on ne devrait pas avoir de quantité de pluie aussi élevée qu'en Grèce et en Espagne a-t-il ajouté.

Mais ils pourront aller jusqu'à des épisodes de grêle localisés, a-t-il prévenu.

Pour l'instant, Météo-France n'a pas émis d'alerte liée aux orages, seulement une vigilance jaune (soyez attentifs) à partir de dimanche sur la façade atlantique et sur 38 départements du nord au sud lundi.

Des personnes se rafraîchissent dans les marais de Hackney, au nord-est de Londres, le 10 septembre 2023 lors d'une vague de chaleur au Royaume-Uni

Des personnes se rafraîchissent dans les marais de Hackney, au nord-est de Londres, le 10 septembre 2023 lors d'une vague de chaleur au Royaume-Uni

© / afp.com/JUSTIN TALLIS

Dans son bulletin dimanche après-midi, Météo-France prévoit un ciel chaotique sur la façade atlantique après les orages de la nuit, qui traverseront lundi en fin d'après-midi et dans la soirée le bassin parisien avant de gagner le nord du pays.

Les températures vont certes baisser, mais resteront au-dessus des normes saisonnières. Les maximales, encore chaudes, s'étaleront elles entre 23 et 28 degrés dans le nord-ouest, et entre 29 et 34 degrés ailleurs.

- 35 degrés à Nantes -

Samedi, le thermomètre a atteint pour la deuxième fois de la semaine le record de la journée la plus chaude de septembre en France, l'indicateur thermique national s'établissant à 25,1°C, a confirmé Météo-France.

La basilique du Sacré-Cœur et des toits de zinc lors d'une vague de chaleur à Paris, le 7 septembre 2023

La basilique du Sacré-Cœur et des toits de zinc lors d'une vague de chaleur à Paris, le 7 septembre 2023

© / afp.com/Geoffroy Van der Hasselt

Lundi dernier, à 25,1°C, l'indicateur qui fait la moyenne des mesures quotidiennes de température moyenne de l'air dans 30 stations météorologiques réparties de manière équilibrée en métropole avait battu le précédent record de 24,7°C pour un mois de septembre, relevé le 4 septembre 1949.

Plus d'une dizaine de records mensuels ont été battus samedi de la Bretagne (Saint-Brieuc, 31,5°C) à la région parisienne (Trappes, 34,6°C, Le Bourget, 35,3°C) en passant par la Normandie (Rouen, 33,2°C) sans oublier Nantes (35,4°C).

Ces records, qui s'ajoutent à des dizaines d'autres battus depuis lundi un peu partout en France métropolitaine, illustrent le caractère inédit de cette vague de chaleur, conforme aux avertissements des climatologues concernant l'extension des canicules aux marges de l'été. Paris a passé une semaine avec des pics à plus de 30°C chaque jour, plusieurs fois au-dessus de 35°C.

Ce dimanche, les températures restent caniculaires en Ile-de-France et dans le Centre-Val-de-Loire, autour de 35-36 degrés, dans 14 départements au total qui restent inscrits en vigilance orange pour cette canicule, qui restera dans les annales.

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