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Un nombre inédit d’enfants à la rue à la veille de la rentrée scolaire

Le baromètre de l’Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité a dénombré 1 990 enfants sans solution d’hébergement en France en cette fin d’été et s’inquiète des fermetures des places d’hébergement d’urgence en cours.

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Publié le 30 août 2023 à 06h00, modifié le 30 août 2023 à 12h53

Temps de Lecture 3 min.

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Des tentes installées dans le jardin de la basilique Saint-Sernin, à Toulouse, le 26 juillet 2023. La préfecture ayant décidé de ne pas reconduire les nuitées d’hôtel de plus de 250 personnes, certaines ont investi ce campement avec leurs enfants.

« Le gouvernement précédent n’a pas tenu sa promesse de “zéro enfant à la rue”. Ils sont même encore plus nombreux. Ce n’est pas tenable », alerte la présidente de l’Unicef France, Adeline Hazan. Presque 2 000 enfants sont restés sans solution d’hébergement pendant la nuit du 21 au 22 août après que leur famille a réussi à joindre le numéro d’urgence 115, révèle le cinquième baromètre des enfants à la rue, publié mercredi 30 août par l’organisme international et par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe près
de900 organismes et associations.

Ce nombre augmente : 1 990 enfants à la rue, c’est plus que le double du nombre constaté le 31 janvier 2022, c’est aussi 17 % de plus que le 22 août 2022 et, surtout, 56 % de plus que le 30 janvier 2023, à une période où le gouvernement avait porté le dispositif d’hébergement d’urgence à un niveau jamais atteint par le passé, avec 205 000 places au total. Le nombre de femmes seules à la rue avec des enfants est aussi en forte hausse, de 46 % en un an. « Et encore, il s’agit d’estimations minim[ales], qui ne prennent en compte ni les mineurs isolés ni les familles qui ne parviennent pas à joindre le 115, ou n’essaient même plus, découragées par les refus », souligne le président de la FAS, Pascal Brice.

Sur le terrain, le constat est encore plus sombre. Dans la métropole lyonnaise, le collectif d’enseignants et de parents d’élèves Jamais sans toit, mobilisé en faveur des enfants sans abri, est confronté à une situation inédite depuis sa création, en 2014. « Les familles mises à l’abri l’hiver ne le restent plus systématiquement aux beaux jours, bien que la loi prévoie la continuité de l’hébergement d’urgence. 80 familles ont, par exemple, été remises à la rue le 7 août, avec des enfants âgés de seulement 3 ans, explique Raphaël Vulliez, membre fondateur de Jamais sans toit. Au total, on a recensé 395 enfants sans toit dans la métropole, soit trois fois plus que l’été précédent. Il y a des nourrissons, des familles avec des problèmes de santé assez graves, et aussi des femmes enceintes. »

Parcours du combattant

Une vingtaine de ménages ont commencé à la fin de juin l’occupation du gymnase Bellecombe, à Lyon, pensant être rapidement mises à l’abri. Presque toutes restent sans solution, à moins d’une semaine de la rentrée des classes. Des collectifs similaires à Jamais sans toit se sont constitués ou renforcés dans une quinzaine d’autres villes : Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Rennes, Grenoble, Saint-Etienne, mais aussi Le Havre, Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Fougères (Ille-et-Vilaine), Tours, ou encore Argenteuil (Val-d’Oise), Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Pantin (Seine-Saint-Denis). Certains ont hébergé les familles sans abri au sein d’écoles ou chez des particuliers, ou organisé des collectes pour financer des nuits d’hôtel.

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