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Avec la libération d’otages au compte-gouttes, le Hamas poursuit la guerre contre Israël sur le terrain psychologique

Quatorze Israéliens et trois Thaïlandais ont été relâchés dimanche en échange de trente-neuf prisonniers palestiniens. Alors que 180 otages se trouveraient toujours dans la bande de Gaza, l’Etat hébreu fait face au dilemme de prolonger la trêve.

Par  (Tel Aviv, envoyée spéciale)

Publié le 27 novembre 2023 à 05h31, modifié le 27 novembre 2023 à 10h29

Temps de Lecture 4 min.

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Des proches d’Omer Neutra, otage du Hamas, lors d’un rassemblement pour réclamer la libération des personnes retenues depuis le 7 octobre, sur la « place des Otages », à Tel-Aviv, le 25 novembre 2023.

Depuis trois jours, en Israël, la même question court, chaque fois que les noms des otages relâchés par le Hamas sont rendus publics : « Les enfants roux y sont-ils ? » Mais chaque fois, jusqu’ici, la réponse a été négative. Non, les « enfants roux » n’étaient toujours pas sur les listes, dimanche 26 novembre, quand les autorités israéliennes ont annoncé le retour du troisième groupe de captifs libérés.

Quatorze Israéliens (dont neuf enfants et deux binationaux) ont été échangés contre trente-neuf prisonniers palestiniens, dans le cadre de l’accord conclu entre l’organisation islamiste et Israël. Hors accord, le Hamas a également laissé partir trois Thaïlandais, ainsi que Roni Krivoi, un Russo-Israélien de 25 ans, et le premier homme libéré, après intervention directe de Moscou. Au total, depuis vendredi, cinquante-huit otages retenus à Gaza ont été libérés, dont dix-huit, en grande majorité des Thaïlandais, non concernés par l’accord, contre 117 prisonniers palestiniens sortis dans des prisons israéliennes.

Ces petits « roux » s’appellent Kfir, 10 mois (9 mois au moment de l’enlèvement), et Ariel, 4 ans. Ils ont été kidnappés, le 7 octobre, avec leur mère, Shiri Bibas, au kibboutz de Nir Oz. Leur père, Yarden, est lui aussi retenu à Gaza, et deux de leurs grands-parents ont été assassinés. Depuis, la photo de Shiri tenant ses fils contre elle, serrés dans une couverture claire, la main d’un homme du Hamas posée sur son épaule, s’est transformée en icône : le symbole parfait de l’innocence menacée, mais aussi de l’amour et de la peur maternelle.

Lire aussi l’éditorial : Libérer tous les otages de Gaza

Marchandage

Si bien qu’aujourd’hui, certains se posent la question, en Israël : ce symbole s’est-il retourné contre les enfants à la chevelure flamboyante et leur mère ? N’a-t-il pas fait d’eux des pièces de valeur dans le jeu du Hamas ? Car les tractations qui entourent l’élargissement des otages, depuis vendredi 24 novembre, montrent bien qu’il s’agit aussi d’une guerre psychologique menée par Yahya Sinouar, chef du Hamas à Gaza. Un marchandage terrible dans lequel, les Israéliens en sont persuadés, l’organisation islamiste exploite au maximum leur angoisse, choisissant soigneusement les personnes dont elle va se séparer.

Certaines cartes valent peut-être plus que d’autres, dans ce face-à-face qui fait du Hamas le maître de la situation, et d’Israël une nation humiliée. Une femme âgée (il y en avait six dans le premier groupe, le 24 novembre) a-t-elle autant de prix qu’un enfant ? Un binational plus de poids qu’une personne possédant seulement le passeport israélien, dans un pays où une importante proportion de la population possède deux nationalités ?

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