Un épisode de grand froid s’est installé sur une bonne partie de la France, notamment dans la moitié nord, poussant le gouvernement à annoncer, lundi 8 janvier, le déblocage d’une enveloppe de 120 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence.
Lundi après-midi, quarante-trois départements étaient classés en vigilance jaune « grand froid » (deuxième niveau sur quatre) par Météo-France sur un tiers nord-est du pays, une partie de l’Ouest ainsi que sur le Massif central.
« Le temps demeurera froid toute la semaine avec des gelées nocturnes, parfois fortes, sur la majeure partie du pays » et « mardi devrait être la journée la plus froide de la semaine » avec des températures ressenties comprises entre − 5 °C et − 10 °C, selon le dernier bulletin de Météo-France, précisant que les températures « auront tendance à augmenter mercredi ».
La journée de mardi devrait être la plus froide, avec des températures négatives en matinée dans la quasi-totalité du pays : − 5 °C à Belfort, − 3 °C à Lille, − 2 °C à Paris, Bordeaux et Rennes, 0 °C à Lyon et Toulouse, mais 9 °C à Marseille. Ce jour-là, l’indicateur thermique national – la moyenne de la température relevée dans trente stations météorologiques du territoire – pourrait passer en dessous de 0 °C, ce qui n’est pas arrivé depuis février 2018.
Pour faire face à cet épisode, 120 millions d’euros ont été débloqués pour l’hébergement d’urgence, a annoncé lundi le ministre délégué au logement, Patrice Vergriete, réitérant « l’inconditionnalité de l’accueil » déjà prônée par Emmanuel Macron en dépit des dispositions de la nouvelle loi « immigration ».
Dix mille places d’hébergement supplémentaires
La France compte 203 000 places d’hébergement. La nouvelle enveloppe correspond à 10 000 places supplémentaires, mais « le but n’est pas seulement de créer des places » avec cet argent, a prévenu le ministre. Il servira non seulement à répondre aux besoins urgents, comme des places pour l’accueil de mères et d’enfants à la rue, mais aussi à agir « en amont et en aval », en évitant « que les gens ne rentrent dans l’hébergement d’urgence, en prévenant les expulsions » et en « accélérant leur sortie du dispositif », a détaillé M. Vergriete.
Alors que le début d’année a été marqué par la douceur et la pluie, la configuration météorologique a changé avec l’arrivée d’un puissant anticyclone le week-end dernier, faisant chuter les températures de plus de dix degrés.
Lundi, le gestionnaire du réseau de haute tension, RTE, a écarté toute inquiétude pour cette semaine sur la capacité du système électrique à faire face. « Tout va bien », a assuré lundi Arnaud Mazingue, directeur de l’exploitation de RTE, sur BFM Business, assurant que le pic de consommation annoncé, prévu mercredi matin, « sera couvert ».
Dans le Pas-de-Calais, il neige à présent sur Blendecques, l’une des communes sévèrement touchées par les inondations la semaine passée, et le gel fige la boue dans les rues. Pour aider les habitants, 470 places d’hébergement d’urgence ont été ouvertes. A Arques, il n’y a plus d’eau sur la place de l’Hôtel-de-ville mais certains riverains sont désormais sans chauffage, alors que Météo-France prévoit − 6 °C mercredi.
Dans le Rhône, un employé municipal a été retrouvé mort écrasé sous son tracteur chasse-neige dimanche après-midi à Larajasse, où il a neigé. Une enquête est en cours.
A Lyon, des familles sans abri, qui avaient été hébergées dans un hôtel pendant les vacances scolaires, se sont à nouveau retrouvées sans logement lundi. Interrogé sur le sujet, M. Vergriete a assuré qu’une solution d’hébergement serait trouvée.
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