Guerre en Ukraine : États-Unis, Slovaquie... ces pays tentés de diminuer leur aide militaire

Publié le 1 octobre 2023 à 18h54

Source : TF1 Info

À l'image des États-Unis qui ont exclu pour le moment l'aide à l'Ukraine pour éviter un "shutdown", plusieurs pays reconsidèrent leur soutien à l'Ukraine.
C'est le cas de la Slovaquie, mais aussi de la France, qui souhaite mettre l'accent sur les contrats entre Kiev et les industriels hexagonaux.

Volodymyr Zelensky dans le dur. Plus de 18 mois après le début de l'invasion russe, le président ukrainien voit l'aide occidentale s'amenuiser au fil des semaines. Si la plupart de ses alliés continuent d'alimenter Kiev militairement, certaines chancelleries remettent en question leur position.

Dernier exemple en date ? La Slovaquie, où le parti populiste Smer-SD a remporté ce dimanche le scrutin législatif. Dirigé par l'ancien premier ministre Robert Fico, le mouvement avait juré durant la campagne que le pays n'enverrait pas "une seule munition" à l'Ukraine et appelé à de meilleures relations avec la Russie. Une menace à prendre au sérieux selon plusieurs analystes, qui prédisent qu'un gouvernement Fico pourrait radicalement changer la politique étrangère de la Slovaquie pour la rapprocher de celle du Premier ministre hongrois, Viktor Orban. 

Aux États-Unis, un "shutdown" évité au détriment de Kiev

Autre exemple, celui des États-Unis. Le pays a évité samedi in extremis la paralysie de leur administration fédérale, avec l'adoption par le Sénat, à trois heures seulement du "shutdown", d'une mesure d'urgence permettant de continuer temporairement son financement. Le texte adopté par le Congrès américain prévoit que l'administration américaine continue d'être financée pendant 45 jours. Problème : elle exclut l'aide à l'Ukraine, demandée par la Maison-Blanche.

Les législateurs américains doivent à présent se pencher sur un projet de loi distinct portant sur une aide militaire et humanitaire de 24 milliards de dollars à Kiev, que le président Joe Biden souhaitait voir figurer dans le budget. Un vote pourrait avoir lieu en début de semaine prochaine, selon les médias américains. Quelques d'élus républicains trumpistes refusent de débloquer une quelconque nouvelle aide à à l'Ukraine, estimant que ces fonds devraient être alloués à la gestion de la crise migratoire.

Crise ouverte entre l'Ukraine et la Pologne

Défaillance là aussi lourde de conséquence : celle de la Pologne. Et pour cause, depuis l'invasion russe en février 2022, Varsovie est l'un des principaux fournisseurs de matériel militaire des forces ukrainiennes. Or, il y a dix jours, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que son pays ne livrerait plus de nouvelles armes, se contentant d'assurer les livraisons convenues antérieurement et assurant vouloir se concentrer sur la modernisation de son armée.

À l'origine de cette décision ? Un différend entre les deux alliés sur les céréales. Mi-septembre, la Pologne a prolongé son embargo sur les céréales ukrainiennes pour protéger, selon elle, les intérêts de ses agriculteurs, suscitant une crise ouverte avec Kiev. En riposte, l'Ukraine a porté plainte à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, qui ont aussi maintenu leurs restrictions sur les céréales ukrainiennes, pourtant levées par Bruxelles.

Si la France, elle, veut poursuivre son soutien envers l'Ukraine, l'heure est au changement de paradigme. L'objectif ? Passer d'une logique de cession d'équipements militaires à la mise en place de partenariats industriels. Les stocks de l'armée française étant limités, la pratique consistant à y prélever du matériel n'est pas tenable à terme. Pour illustrer ce changement, une vingtaine d'industriels se sont rendus jeudi à Kiev avec le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Pas moins de 16 contrats ont été conclus, notamment pour fournir des robots démineurs ou des drones. 


Thomas GUIEN

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